L'ivresse

Yannick Saulnier

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Intro : Elle se laisse cueillir au comptoir Comm'un vieux bouquet de cirrhose, Qu'on arrose, soir après soir, Pour que ses fleurs du mal éclosent... Elle trinque pour un oui, pour un rien, Pour la santé, pour quelques rides... Vous surprend jusque dans vos mains Dans un tremblement vitricide...             L'ivresse...             Elle s'arrime de vers en vers A la chanson du temps qui passe, Puis, se reboit le der des ders Avant que la voix ne se casse... Elle tient table ouverte, parfois, A la mémoire de quelques-unes Que vous claquiez entre vos doigts A l'époque du temps des thunes... L'ivresse... Elle vous racole au coin d'un bar Pire qu'une putain en peine de corps ; Puis, vous traîne jusqu'à très tard Les paupières pleines à ras bord... Elle chaloupe de table en table Comm'un mat'lot en mal de mer, Dans un roulis de tous les diables, A vous vomir la terre entière... Elle dégringole sans crier gare Du tabouret de vos nuits blanches, Pour ces caniveaux d'après boire Qu'on salue d'un revers de manche... Elle vous recrache vos vingt piges Tous les matins dans votre glace, Vingt berges de verres en vertiges, Ça fait de foutus face à face... L'ivresse... Elle vous arrache un dernier rire Avant que tombe le rideau, Dans un bistrot triste à mourir Où elle fait jamais de vieux os... elle se laisse cueillir au comptoir Entre chrysanthème et cirrhose Qu'on arrose soir après soir, Pour que ses fleurs du mal éclosent...

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empty heart empty heart F#m, Bm, E, C#7, f#m
La chanson dépeint l'histoire d'une femme qui se laisse emporter par l'alcool, trouvant refuge au bar, comme un bouquet de fleurs fanées qui se laisse arroser. Elle célèbre des instants de vie, des souvenirs passés, tout en se noyant dans l'ivresse qui devient sa complice mais aussi sa perte. L'alcool, auquel elle s'accroche, représente à la fois l'échappatoire et la déchéance, un cycle interminable de fêtes et de désillusions. Dans ce tableau, on ressent une atmosphère mélancolique, marquée par la solitude et les regrets. Les images évoquent une vie de débauche et de souvenirs enfouis, perdus dans le tumulte de la nuit et des excès. La femme, tel un matelot perdu en mer, navigue entre les rires éphémères et les lendemains amers, rappelant que chaque nuit peut être à la fois un plaisir et une souffrance.