La somme
Vincent Vallières
| | | ||| L'histoire commence fin quatre-vingt J'achève bientôt mon primaire Dans la classe, je ricane toujours pour rien Le soir, je cours à la patinoire Je m'en rappelle comme si c'était hier Dans la TV, le mur de Berlin tombe à terre Ça marque mon imaginaire Puis je retourne jouer dehors avec Lapierre À 10 ans, on s'entend On fait pas grand cas de t'ça ||| Mon oncle Bertrand est décédé Je viens d'avoir 12 ans C'est la première fois que je vois mon père pleurer Ça me fait drôle en dedans Je m'en rappelle comme si c'était hier Je veux pas rentrer dans le salon funéraire Je reste longtemps là, planté devant le portique avec ma mère À 12 ans, on s'entend Y'a des deuils qui s'oublient pas ||| Deux, trois années ont passées Je laisse l'enfance derrière Je passe des New Kids à Nirvana De Gretzky à Che Guevara Je m'en rappelle comme si c'était hier Les partys des vendredis soirs Première blonde, première guit, premier band Première job, je vends des hot dogs dans un stand À 15 ans, on s'entend On passe tous par là ||| Deux ans plus tard, j'entre au cégep En pleine campagne référendaire Une planète bleue, un signe de peace Y'a un vent de changement dans l'air Je m'en rappelle comme si c'était hier L'automne est rempli d'espoir J'ai rendez-vous avec l'histoire Et s'ensuit une défaite amèèère À 17 ans, on s'entend Je veux ben Mais j'ai pas le droit de vote, mon gars ||| | | | ||| | | | ||| | | ||| Ces souvenirs-là remontent à soir Quand je te vois jouer sur la patinoire Je repense à moi, ti-cul, pieds gelés Qui rentre dans le noir de l'hiver Le feu qui chauffe la chaumière Ma mère qui m'attend avec ma soeur et mon père Bertrand débarque avec son jeu de carte et pis sa bière Et je m'endors au son des rires dans les airs On est la somme, on s'entend De ben de l'amour mon gars On est la somme, on s'entend De ben de l'amour mon gars