Dignes, dingues, donc...
Véronique Sanson
Je me promenais en ville J'ai vu des funambules, ainsi soit-il Avec un drôle de style Des chapeaux ridicules, bien malhabiles Tous habillés de rouge Pour oublier les couches des faux espoirs Pour apaiser le doute Ça me donne la chaire de poule, rien que d'y croire Pas de frime, pas d'église, j'veux pas d'ces tutus là Panoplie de méprise, jusque dans l'au-delà Pour nous dire... Fais pas ci, fais pas ça, l'enfer te mangera Dis pas ci, dis pas ça, tapette sur les doigts De poussière à poussière Évadez vous de l'ombre, vers la lumière Comme un savant pervers Sorti d'un ballon rouge, tombé par terre Partagez le savoir Apprenez nous des mots de vos mémoires Et les pater noster Feront partis de nous, de nos mystères Mais la foule, qui se roule, devant mes mots à moi Fait la roue, dans la boue, juste à deux pas de moi Pour nous dire... Fais pas ci, fais pas ça, l'enfer te mangera Dis pas ci, dis pas ça, faudra porter ta croix C'est comme ci, c'est comme ça, ou Lucifer ou pas J'fais comme ci, j'fais comme ça, je les laisserai ou pas Dignes, dingues, donc Dignes, dingues, donc Mais l'histoire, notre histoire, terrifie les badauds Pour y voir, pour y croire, il faudrait viser plus haut Un fou rire, un cadeau Tout sauf nous dire... Fais pas ci, fais pas ça, l'enfer te mangera Dis pas ci, dis pas ça, faudra porter ta croix C'est grand-père qui jubile, quel beau poisson d'avril Dieu pour moi, c'est facile, direct au bout du fil Dignes, dingues, Donc Direct au bout du fil Dignes, dingues, Donc Quel beau poisson d'avril