Un instant velours
Thierry Gahinet
C'est un instant velours Une halte tendresse J'sais pas c'qu'en dit l'amour Mais j'm'en fous y'a l'ivresse Qui colle au corps à coeur D'un nuage satin Bercé au vent douceur Aux croisées des chemins C'est le frimas léger D'un matin de carême Une onde volupté Le tourbillon suprême Où se perdent les mots Et s'enlise le temps Parmi les sables chauds D'un fougueux continent C'est le râle inquiétant De la lionne superbe Le cri du goéland C'est un bruissement d'herbe Où glisse le serpent Qui méandre et s'efface Le silence envoûtant Qui étonne l'espace C'est une pluie damnée Un ouragan de charme Une guerre lovée Qui dépose les armes Et se rend corps brûlant Au feu de ses tranchées C'est le reflet diamant D'une lame d'acier C'est un rire éclatant Sur frimousse de gosse Le murmure obsédant D'une lande d'Ecosse C'est la bruine du Nord Sur le pavé des rues La magie d'une aurore Que l'on ne chantait plus C'est la houle qui drague L'imprenable navire La furia des vagues Quand la coque chavire Le calme revenu Sur la grève blessé Que l'écume éperdue Apaise d'un baiser C'est un instant velours Une halte tendresse J'sais pas c'qu'en dit l'amour Mais j'm'en fous y'a l'ivresse Qui colle au corps à coeur D'un nuage satin Bercé au vent douceur Aux croisées des chemins La la la la la la Pour cet instant de toi