Kemper
Thierry Gahinet
Elle se la joue un peu trop sage Sous sa rangée de tulipiers Elle sait cacher de vieux naufrages Sous les vernis de son passé C'est une ville qui s'arraisonne A chaque place Chaque quartier C'est une ville qui s'abandonne A chaque rue chaque pavé Tu traînes alors avec le Steir Au milieu d'un rêve éveillé Kemper mélange de rivières Rendez-vous avec la marée Elle se la joue un peu bourgeoise Avec ses façades fermées Mais librement tu l'apprivoises Comme une jolie fiancée C'est une ville du bout du monde De fin de terre du bout du quai C'est une ville qui vous inonde A la première grande marée Tu croises alors le vieux Gradlon Sur son cheval la haut perché Entre les tours d'la cathédrale Il pleure encore sa fille aimée Elle se la joue un peu volage Sous son air de ville bien rangée Elle a quitté son moyen age Pour s'étourdir dans ses quartiers C'est une ville de collines De Kerfeunteun au mont Frugy C'est une ville qui se devine De Locmaria au Pichéry Tu croises alors Max le poète Assis au café de l'épée Tu prends le large avec Madec Dans son repère d'aventurier Elle se la joue un peu fragile Derrière ses remparts protégée Elle s'ajuste un peu se maquille Pour les premiers jours de l'été C'est une ville de faïences En mille éclats de fantaisie C'est une ville qui se danse Un air de gavotte ébloui Tu traînes alors avec l'Odet Belle amoureuse de rive en quai Kemper mélange de rivières Rendez-vous avec la marée