Elle posait nue

Thierry Gahinet

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Pour un baiser volé A Saint Germain des Prés Elle me prit sous sa croupe A user mes godasses Dans le tout-Montparnasse J'avais le ventre vide Je m'installai chez elle En plein coeur du seizième Dans des meubles de style Avec mon chevalet Ma gouache et mes portraits De Pierrot sous la lune Elle posait nue sur la commode Pour me donner l'inspiration J'm'accomodais de la commode Pour griffonner mes papillons Madame Duvivier Dans son déshabillé Se prenait pour Venise Je devais visiter Tous les petits musées Cachés sous sa chemise Cent fois je la peignais Et je la dépeignais Dans ses moindres coutures Mes pinceaux excédés Ont même revendiqué Le droit à la peinture Vos oeuvres disait-elle Ont un rien de sensuel Vous tenez votre style Venez sur le sofa Brosser Mona Lisa Léonard l'invincible L'illustre Raphael Essayait ses modèles Pour mieux se laisser prendre Viens tenir en état Ton p'tit modèle à toi En art tout est possible Au fond d'mon atelier Je rêve désabusé De connaître la gloire Ou alors incompris Comme Modigliani Survivre à ma mémoire Mais devant mon modèle Je cherche l'étincelle Pour embraser mes toiles Je brûle d'me consumer Dans un grain de beauté Pour éteindre ma flamme

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La chanson évoque une rencontre artistique et romantique entre un peintre et son modèle, qui se déroule dans le cadre vibrant de Montparnasse. Le peintre, en quête d'inspiration, s'installe chez sa muse, où il est entouré d'un environnement esthétique et d'objets chargés d'histoire, ce qui nourrit sa créativité. À travers des moments intimes et sensuels, il peint et redessine son modèle, tout en exprimant ses rêves d'artiste et son désir de reconnaissance, mêlé à une certaine mélancolie. On ressent une atmosphère à la fois captivante et nostalgique, avec des références à d'autres grands maîtres de la peinture, comme Léonard de Vinci et Raphaël, tout en mettant en lumière la fragilité de la créativité et l'urgence de trouver cette fameuse étincelle qui donnera vie à ses œuvres.