Des dimanches en Italie
Serge Lama
Tu as un sourire qui sent la fumée grise, Ça te met un peu de rêve au fond des yeux, Toute la journée, Tu restes enfermée À user tes vieux disques; Il fait froid chez toi comme au fond d'une église, Il fait froid chez toi, jusqu'au fond de tes bras Autour de ton lit, Malgré les bougies On dirait qu'il fait nuit Je vais te faire des dimanches en I--ta-lie. Accroche toi bien aux branches, Ça y est, on est parti, À ta gauche la Madone, À ta droite, c'est Vérone, C'est là qu'ils sont morts d'amour, Juliette et son Pu-ceau, Je vais te faire des dimanches en I--ta-lie Les chemins de Rome, mènent à ton lit Ton pauvre sourire est là qui me méprise, Tu me dis toujours que je parle comme eux, Comme ces faux curés, qui s'en vont prêcher Les petits noirs d'Afrique. La bonne parole, elle est sous ma chemise, Dis-tu, en montrant tes dentelles sans joie, Ton ventre qui broie du noir comme toi, Mais qui ne chante pas, Je vais te faire des dimanches en I--ta-lie. Accroche toi bien aux branches, Ça y est, on est parti, Malgré les mots que tu me causes, Les mots que tu me moroses, Écoute la chanson qu'il chante Le type à la ra-dio. Je vais te faire des dimanches en I--ta-lie. Agrippe le bois de ton lit (+1/2 ton:) Je vais te faire des dimanches en I - ta - lie. Accroche toi bien aux branches, Ça y est, on est parti, Un verre de Valpolicella Un petit coup de violoncelli, Le Saint Père lui-même nous a Bé-nit, inco-gni-to. Sur le Boeing de tes hanches, On est parti, Pour tout un dimanche en Italie ...