Paris
Romain Humeau
Tu es d'un froid tout sale qui de gare en gare Porté par vents et courants de la Seine Ramène sa bougne à facettes haussmanniennes Café du commerce brèves de comptoir Souvent mal aimable l'oeil besognant l'asphalte Comme traquant les fantômes en toi même Quand pour la France de l'Avare Henri se plie en quatre Toi tu n'es plus qu'un sourire à la traîne Paris J't'aime bien quand même J't'aime bien quand même Poubelle d'atmosphère quand bien même le seizième s'y parfume Taries les sources de Guerlain Dewaere Arletty Quai des brumes Ministres au travail procédures en cours Et dans le smog hipsters et banques après leurs queues courent Paris palanquin des larmes J't'aime bien toujours J't'aime bien toujours Araignée cathédrale résignée Notre Dame se voûte Sur fleuve pas cool Marine Bouarram Oussekine tu te rappelle? Et si ton ventre gargouille de mille iPhones sur écoute Pense à tous ces poètes que tu excitas petite chienne Paris moi qui n'en suis pas Ben j'te prends quand même J'te prends quand même Sacro-saints médias détenteurs du monopole bon goût Comme s'il n'y en avait qu'un et que ta vie était dingue Cultures asséchées par tes consensus mous Folies diversités que baveux et pisse-lignes tringlent Paris Trou de baltringues Trou de baltringues Rassure toi si de ma Perle d'Aquitaine belle endormie l'horizon est crème Entre deux clochards bobos cru bourgeois et rockers déboulent du Club House Mais ici souvent les mômes s'bidonnent comme baleine Au temps de ta superbe emportée par la foule Car Paris nue sous ton manteau de peine C'est toi la plus jolie C'est toi la plus jolie C'est toi la plus jolie C'est toi la plus jolie J't'aime bien quand même...