Mon pays me retient
Roger Serge
(Mesures à 2 temps) (Parlé) Je rêve de partir vers un soleil qui dure Et de fuir à jamais notre coin de froidure. Pour supporter l'hiver, cet espoir me soutient Mais, à chaque printemps, mon pays me retient Par ses champs, ses prairies qui s'habillent de vert Par ses bois étoilés de jaunes primevères Par la mésange gaie de voir avril venir Je sens que mon pays voudrait me retenir Par les premiers bourgeons, par l'odeur des lilas Qui me dit : « Souviens-toi que ta jeunesse, là, A connu ses beaux jours ; ils sont tes souvenirs ! » Et, par eux, mon pays cherche à me retenir Par toutes les maisons qui disent mon enfance Et les gâteaux dorés du temps de l'insouciance Par tous ces vieux visages qui me reconnaissent Mon pays me courtise et me joue la tendresse Par ceux qui sont partis au loin vivre leur vie Et qui, de le revoir, gardent au coeur l'envie Mon pays, qui leur dit tout bas « tu te souviens », A la même chanson pour celui qu'il retient Par les chemins de terre et les sentiers de pierres Par tous ces morts qui dorment au vieux cimetière Par les joies partagées, même par les soucis Je crains que mon pays ne me retienne ici Je crains que mon pays ne me retienne ici La, la... La, la... Par les joies partagées, même par les soucis Je crains que mon pays ne me retienne ici Je crains que mon pays ne me retienne ici