Rouge-gorge

Renaud

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Prolo ordinaire Peuple de Paris Rouge-gorge est fier D'être né ici Quartier populaire, Bistrots et bougnats Et marchés couverts Rues des enfants-rois Rouge-gorge doit Son surnom bizarre À sa jolie voix Et à son foulard Rouge son foulard Autour de son cou Rouge sa mémoire À jamais debout Rouge-gorge chante Le Temps des Cerises Dans les rues vivantes Lorsqu'un jour arrive Le temps des noyaux Et des bulldozers Et des vrais salauds En costumes clairs Quelque sous-ministre À attaché-case Et mine sinistre L'âme versaillaise Décrètent trop vieux Tout ce quartier-là Y foutra le feu Si l' vieux s'en va pas Rasée la maison Détruit l'atelier Des cages en béton Les ont remplacés Adieu, réverbères Ampoules au plafond Bonjour la lumière Des tristes néons Chassés les prolos Et chassée la vie Parkings et bureaux Ont bouffé Paris Les petites gens Sont des gens sérieux Iront gentiment Peupler les banlieues Chante, Rouge-gorge Les Temps des Cerises Savigny-sur-Orge Paraîtra moins grise Chante aussi Paname Que les assassins Ont livré aux flammes Sans brûler leurs  mains Chante la mémoire Que Doisneau préserve De Paris, le  soir D'avant qu'elle  crève Chante la bâtarde Paris-la-soumise Que Doisneau regarde Et qui agonise.   Et qui agonise.

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La chanson évoque la vie d'un prolétaire parisien, fier de ses racines, mais triste de voir son quartier populaire se transformer et disparaître. Elle met en lumière la nostalgie d'une époque révolue, où les rires des enfants résonnaient dans les rues et où les bistrots étaient des lieux de vie. Avec une voix pleine de mélancolie, l'interprète déplore l’arrivée d’une modernité dévastatrice symbolisée par des bulldozers et des personnages en costume, qui effacent petit à petit l'identité de ces lieux chargés d'histoire. Dans ce contexte, on ressent un message fort sur la mémoire collective et la préservation des valeurs d'antan face à une urbanisation froide et déshumanisante. Le chant devient alors un cri du cœur pour défendre la culture populaire et la beauté de la vie simple qui s'effritent sous la pression du changement.