La blanche

Renaud

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Intro : Salut Michel, ça fait une paye, Que j't'ai pas vu Traîner dans mes ruelles. Qu'est-ce qu tu d'viens ? Moi, ça va bien, 'paraît qu'toi tu marches Sur un drôle de ch'min. T'as les joues creuses, Les mains calleuses, Et la démarche Un p'tit peu chaloupeuse. Vraiment tu m'terrasses, Bonjour l'angoisse ! 'paraît qu't'es tombé Dans une drôle de crevasse. 'paraît qu'c'est pas Tous les jours dimanche, La blanche. Tu bois quéqu'chose, non ? T'as pas soif ? Y t'faut ta dose, T'as pas d'tune, T'es en carafe. Allez, prends une bière, Ça peut pas t'faire de mal, C'est en vente libre, Profite-en, c'est pas cher. Au fait tu m'dois cent sacs, J'en fais pas un sac, Mais tes p'tites arnaques, Ras l'bol, j'en ai ma claque. Pour décrocher, tu m'as taxé, Pour descendre sur la Côte, Te r'faire une santé. Est-ce qu'elle coûte moins cher A Villefranche, La blanche ? Paraît qu'ta gonzesse S'est barrée avec ta caisse, Paraît qu'tu bandais plus Qu'pour sa gueule, pour ses fesses. Tu veux qu'j'te dise, T'étais trop bien pour elle, Comment ça j'ironise ? Mais non, j'suis pas cruel. Eh ben, ma gueule, Te v'là tout seul, T'as l'regard triste Comme çui d'un épagneul. T'es vach'ment speed, Mais t'as plus rien dans l'bide, T'as qu'la poudre aux yeux, Et les yeux bien livides. Y'a vraiment plus Qu'une seule chose qui t'branche, C'est la blanche. T'as p'têt raison, J'te parle comme un vieux con, Mais j'suis un vieux con vivant, J'ai la gaule, j'suis content. Toi t'as les boules, Moi, j'ai la frite, C'est pas du Bashung, Non mon pote, c'est du Nietzsche. Toi, tu t'fais une ligne, Moi j'bois une bibine, Pendant qu'tu t'dopes, J'fume mes deux paquets d'clopes. Chacun son trip, Chacun son flip, Toi, c'est pas souvent Qu't'as des parties gratuites, J'préfère t'laisser Tout seul sur ta branche, Avec la blanche. Allez salut Michel, À la prochaine, On s'téléphone, On s'fait une bouffe, Ça baigne. Et pis, j'vais t'dire, Si tu m'fais un sourire, Tout c'que j't'ai dis, Ben, j'te jure que j'le r'tire. Mais si j'croise ton dealer, J'y fous dans l'coeur, Un coup d'surin De la part d'un copain. Ça riqu'd'êt'dur, Vu que c't'ordure, Un coeur, ça m'étonnerait Qu'il en ai un. On couchera avant lui Entre quat'planches, Toutes blanches.

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Cette chanson évoque une rencontre entre deux amis, l’un constatant l’état dégradé de l’autre, plongé dans l’addiction. Le protagoniste exprime ses inquiétudes pour son ami, qui paraît avoir perdu le goût de la vie à cause de ses problèmes liés à la drogue, la "blanche". À travers un dialogue ancré dans la réalité, il évoque avec une certaine ironie les choix de vie de son ami tout en lui proposant une simple bière, symbole d'une vie moins sombre. Le contexte est celui de l’amitié face aux luttes personnelles et à la déchéance. Le narrateur, bien que soucieux, garde un ton désinvolte, en faisant référence à leur passé commun. Les relations humaines sont mises en lumière, avec leurs épines, leurs échecs, mais aussi un fond de compassion et d'authenticité.