Le bonheur conjugal
Pierre Perret
Intro :... On s’est connus En allant voir Gilbert Bécaud C’est des frissons plein la peau Quand on est r’v’nus Moi j’ai pensé Qu’entre la chaleur de son corps Et la chaleur de mon corps Ça pourrait chauffer Jusque là rien d’anormal Nul ne le contestera Le bonheur conjugal Nous tendait les bras On s’était dit Qu’entre ses parents hystériques Et mes parents alcooliques Ça pourrait coller On a pensé Qu’sa frangine sortant d’une maison Et mon p’tit frère de prison Ça pouvait gazer Jusque là rien d’anormal Nul ne le contestera Le bonheur conjugal Nous tendait les bras Je m’réjouis Son parfum d’ail me plut autant Que la couleur de ses dents Un peu vert-de-gris Son teint blafard Etait pour sûr un don des cieux Ainsi que ses yeux chassieux Pas besoin de fard Jusque là rien d’anormal Nul ne le contestera Le bonheur conjugal Nous tendait les bras Or les copains Sûr’ment jaloux qu’j’ai eu du flair Ont prétendu que son père Me refusait sa main Mais halte-là Ne nous laissons point abuser Y pouvait pas me la refuser Elle n’en avait pas Jusque là rien d’anormal Nul ne le contestera Le bonheur conjugal Nous tendait les bras Comble de joie Elle avait une jambe de bois Du côté gauche par bonheur Moi du côté droit J’étais joyeux Sa famille n’avait pas de maison La mienne couchait sous les ponts C’était merveilleux Jusque là rien d’anormal Nul ne le contestera Le bonheur conjugal Nous tendait les bras Seulement voilà Elle faisait des fautes de français Personnellement ça m’gênait J’ai le certificat Pour comble un jour Dans une conversation d’amour Elle me sortit tout de go J’aime les z’haricots C’était vraiment pas normal Nul ne le contestera Et ce trou cérébral Venait me couper les bras J’ai rompu mes fiançailles Mais le remords me tenaille Car pour moi l’idéal C’est l’bonheur conjugal