Cocotte
Patrick Font
Tu m'as dit d'un p'tit air battu, en rentrant hier soir du bahut : "Tout le monde y se fout d'ma gueule vu qu'je suis à peu près la seule à ne pas me pencher sur mon look. Aujourd'hui si tu n'as pas de look tu passes pour la dernière des ploucs. Ben désolée, moi je l'ai pas le look." Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que tu es. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que t'es. T'as le look des gens de nulle part qui se sentent partout peinard. Tes vêtements on croirait que c'est ta maman qui te les a fait. Ils te collent si bien au cul que t'as pas besoin de superflu. Et si ça ne plaît pas aux cons, ben c'est la preuve qu'ils sont vraiment cons. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que tu es. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que t'es. Tes cheveux, ah tes longs cheveux, sont faits pour les caresses des dieux. Tes cheveux tu les fais pas chier sous les doigts des coiffeurs branchés. Un coup d'brosse et les voilà fin prêts pour affronter le vent de Juillet, t'aimerais bien distribuer des claques aux groniasses vitrifiées de laque ! Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que tu es. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que t'es. Et tes yeux, oh putain tes yeux! ils se suffisent bien à eux deux. Ton miroir ne l'a-t-il pas dit ? Non ? Et bien c'est moi qui te le dit. Tes beaux yeux se sont des étangs où vont boire au soleil levant les chevaux amoureux des sources qu'on a pas dréssés pour les courses. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que tu es. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que t'es. Je t'en prie à ta silhouhette n'ajoute pas le moindre gadget, n'abime pas ce que tes parents ont fait de plus intelligent. Sache que quand on est bien dans sa peau on n'a pas besoin d'une deuxième peau. Et toi qui marche loin des rues, ben n'ai pas honte de tes pieds nus. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que tu es. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que t'es. Je t'en prie, ma petite, aller, les rumeurs ne font que passer. Va t'en seule sur ton chemin et tu verras qu'un beau matin un gentil garçon, dont la classe ne se mesure pas aux godasses, te dira d'un air extasié, après votre premier baiser : Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que tu es. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que t'es. Ô ma cocotte, si tu savais, comme t'es belle telle que tu es. mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm... (chantez bouche fermée) comme t'es belle telle que t'es.