Un mot de toi
Nicolas Peyrac
(Mesures à 2 temps) Intro : Comme une angoisse, Ce téléphone sourd et muet Et mon espace Qui se rétrécit de moitié Tu rentreras plus tard Ou peut être jamais Moi, je serais du genre À penser « plus jamais » Les murs de liège De ma prison se ruent vers moi Je sens le piège Qui se referme sur mes doigts Qu'est ce que j'ai fait, bon dieu, Pour avoir peur de tout ? Parfois, je me sens vieux Quelquefois, je m'en fous Un mot de toi Où que tu sois Quoi que tu fasses Un mot de toi Entendre même le silence de ta voix Mais savoir qu'elle est là Que je ne rêve pas Et que le doute en moi N'a plus de raison d'être Et je rappelle Et toi, tu n'es toujours pas là Et je me traîne Et je me raisonne tout bas Mais, je ne sais plus bien S'il fera jour demain Appeler l'hôpital ? Mais pour leur dire quoi? Leur dire, peut-être : « Est-ce qu'elle a eu un accident ? » De tout mon être Me viennent des pressentiments Il suffirait de rien, D'un renard ou d'un chien Qu'elle a voulu sauver, Pour qu'elle se soit tuée Un mot de toi Où que tu sois Quoi que tu fasses Un mot de toi Entendre même le silence de ta voix Mais savoir qu'elle est là Que je ne rêve pas Et que le doute en moi N'a plus de raison d'être Comme une angoisse Ce téléphone sourd et muet Et mon espace Qui n'existera plus jamais Tu me diras, demain : « J'étais chez des copains On a parlé de toi Je t'aime ; ne m'oublie pas ! » ( (Ad libitum)