Nos chamailles
Nicolas Peyrac
Mesures à 2 temps J'ai vu ta photo avant hier, dans un vieux journal Qui datait d'une année ou deux après nos chamailles T'avais l'air de rentrer du fin fond de l'enfer D'une autre guerre, d'un autre temps On disait que personne encore n'avait, jusque-là, Osé s'approcher d'aussi près des gens de là-bas Depuis le temps que tu rêvais de leur montrer T'avais osé, t'avais gagné Noire... et blanche, Jaunie par tous les vents de sable, Elle m'est, si profonde, l'entaille au coeur Que j'en oublierais sa douleur On ajoutait dans le journal, qu'on t'avait perdue Qu'on était vraiment sans nouvelles, qu'on n'y croyait plus Qu'il fallait être presque folle, pour essayer Et puis un soir, t'étais rentrée Et tu leur avais dit : « Voilà, ils n'ont plus de noms Il en reste aujourd'hui deux cents, sur quelques millions Et ils se battront jusqu'au bout, jusqu'à la mort » T'as eu raison de tous ces cons Noire... et blanche, Jaunie par tous les vents de sable, Elle m'est, si profonde, l'entaille au coeur Que j'en oublierais sa douleur Vers quel pays t'es repartie, quelle cause perdue ? Depuis que t'as ouvert tes ailes, tu redescends plus Tu vois qu'il ne faut pas regretter nos chamailles Puisque t'es libre, puisque tu voles Tu voles, tu voles...