Mon Dieu que je suis à mon aise
Nadau
Mon Dieu que je suis à mon aise Quand ma mie est auprès de moi, Tout doucement je la regarde, Et je lui dis " embrasse-moi ! ". (bis) Comment veux-tu que je t'embrasse, Tout le monde dit mal de toi, On dit que tu pars pour l'armé-e, Dans le Piémont servir le roi. Quand tu seras dans ces campagnes, Tu n'y penseras plus à moi, Tu penseras aux italiennes, Qui sont bien plus belles que moi. Si fait, si fait, si fait ma belle, J'y penserai toujours à toi, Je m'en ferai faire une image, Toute à la semblance de toi. Quand je serai à table à boire, A tous mes amis je dirai : " Chers camarades, venez voir-e, Celle que mon cœur a tant aimé. " Je l'ai z'aimée, je l'aime encore, Je l'aimerai tant que je vivrai, Je l'aimerai quand j'serai mor-e, Si c'est permis aux trépassés. Alors j'ai versé tant de larmes, Que trois moulins en ont tourné, Petits ruisseaux, grandes rivières, Pendant trois jours ont débordé. Mon Dieu que je suis à mon aise Quand ma mie est auprès de moi, Tout doucement je la regarde, Et je lui dis " embrasse-moi ! ".