Rendez-vous mou

Mononc'Serge

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C'tait en quatre-vingt-quelqu' Icitte au Québec Les granoles avaient vendu leurs flûtes traversières Pis leurs guits acoustiques Pour s'acheter des claviers, des guitares MIDI Pis des drums électroniques Y sont passés par un trou dans les nuages Comme un tas par le tuyau d'la bolle Dans le but manifeste de battre le record Guinness De la musique la plus dull Une musique qui donne le goût d'frapper Non pas aux portes du matin Ni à grands coups d'amour dedans la vie Mais dans le radio à grands coups d'poing Tu voudrais voir New York ? Pas de problème ! 'Tins, j'te paye un aller simple Tu voudrais voir la mer ? Ben, regarde-la ben Y'a une belle grosse vague de marde qui s'en vient Quatre-vingt-trois, quatre, cinq, six, sept Icitte au QC L'apogée du beige dans musique de chez nous Âge d'or du dull, rendez-vous mou Les limousines et les disques platine Pour les avoir, faut faire le mort C'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd Hein, mon Gérard On n'apprivoise p't'être pas les chats sauvages Mais les coyotes, c't'un aut'paire de manches Lui qui jappait avec rage Le v'là qui donne la papatte à Rock Détente Pis y'a l'autre su'l chemin des incendies Crisse que j'coche non, j'coche pas oui Y vas-tu finir pas la débouler Son hostie d'escalier Pis l'autre, on s'en crisse-tu qu'y porte pas de bobettes Pis qu'y fasse pas partie du jet set Avec ses p'tits sons cheaps de centre d'achat Sa blonde l'aime, mais moé j'l'aime pas Quatre-vingt-quatre, cinq, six sept, huit Au Québec, drette icitte L'as-tu vu courir, l'as-tu vu courir J'l'haïs comme un fou Ordinaire, tu dis ! Rendez-vous mou C'est une musique qui m'a ben énarvé Mais je m'en suis relevé Hé ! Hé ! Hé ! Hé ! Hé ! Hé ! Ben sûr, de nos jours, y s'fait encore ben d'la marde J'en fais moi-même qui accote en masse celle d'la vieille garde Mais, à tout seigneur tout honneur, priorité aux anciens Aux pionniers de la platitude, chantons ce refrain Quatre-vingt-quatre, cinq, six, sept, huit Au Québec, drette icitte Baillage aux corneilles, cognage de clous Vienne le sommeil, rendez-vous mou Wo-ho-ho, ho-ho... Wo-ho-ho, ho-ho... Quatre-vingt quatre cinq six chez nous Rendez-vous mou

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La chanson dépeint de manière humoristique et un brin cynique la scène musicale du Québec dans les années 80. Elle évoque le passage d'un style musical vivant à quelque chose de plus plat et monotone, où les artistes semblent sacrifiez leur créativité pour des sonorités moins intéressantes, comme celles des claviers et des batteries électroniques. Les paroles soulignent aussi l'absurdité et la frustration face à cette évolution musicale, tout en reflétant une nostalgie pour les temps plus enlevés. Dans le contexte de l'époque, cette critique peut être perçue comme un reflet des changements qui ont touché la culture musicale, marquée par une volonté de nouveauté qui a parfois donné naissance à des productions moins inspirantes. L'artiste navigue entre ironie et réalité, montrant combien cette ère a pu décevoir certains amateurs de musique.

Le Chansonnier