Musiciens
Mononc'Serge
Comme le Sauveur portant sa croix vers la colline Check le looser qui traîne son vieux Fender tout en ruine Camarade, ce déchet humain C'est ce qu'on appelle un musicien Être de bruit, d'incertitude et de misère Toute la semaine au milieu de locaux insalubres Ces malheureux doivent crinquer leurs amplis à tubes C'est pourquoi les oreilles des Musiciens sileront à jamais Ils ne connaîtront plus jamais le doux silence Ils s'empilent les uns sur les autres, ils font de la route Dans des trucks loués chez Légaré ou Via Route Leurs sacs pleins de linge qui pue La bière et la sueur, ça les tue Dans ces camions nauséabonds, ils ont mal au coeur Leur show commence, tout l'monde se pousse d'la piste de danse Les spots dans face, les pauvres artistes cuisent sur place Et ils s'entendent à peine chanter, ils crient comme des porcs égorgés Devant une foule indifférente à part trois grosses À part trois grosses À fin du show c'est pas l'repos qui les attend Faut serrer l'stock, remplir le truck, collecter l'argent Mais l'gérant peut pas les payer Y'avait moins de monde qu'escompté Le pauvre ti-pitt, c'est la faillite qui le menace Après, là c'est le temps, leur faut bien rentrer à l'hôtel Mais souvent une ou plusieurs groupies leur collent aux semelles Les artistes dans ces circonstances Mettent leur santé chancelante dans la balance Faut-il être dévoué pour oser braver tant de germes Pousser des caisses pesantes et sales dans la poussière Perdre l'ouïe et rouler des fils gluants de bière Les gueules de bois, les champignons Et cent mille autres vexations Leur vie n'est qu'un long sentier brun et sans lumière Mieux vaut travailler à la morgue À shop ou d'un stand à hot-dogs Être musicien, quelle vie de marde, Dieu vous en garde