Requin chagrin
Michel Sardou
Il y avait un requin chagrin Qui tournait dans les eaux profondes. Dans un lagon du bout du monde, Il y avait un requin chagrin. Les grands courants du fond des mers L'avaient déposé un matin Sous un rocher dans des eaux claires Où jamais ne nagent les requins. Toi, sur le bateau de ton père, Tu bronzais nue à ciel ouvert. Des oiseaux survolaient tes seins. Toi, sur le bateau de ton père, Tu bronzais nue à corps ouvert Au-dessus du requin chagrin. Ce grand voyageur solitaire Qui avait perdu son chemin Etait Espagnol par sa mère Et Brésilien par un pèlerin. (Parlé, sur fond musical:) « Alors comme ça, Tu bronzais nue à ciel ouvert Sur le bateau d'ton père ? Les oiseaux survolaient tes seins ? Dis-moi, il était gros l'requin ? Enorme » Toi, sur le bateau de ton père, Tu bronzais nue à ciel ouvert. Des oiseaux survolaient tes seins. Toi, sur le bateau de ton père, Tu bronzais nue à corps ouvert Au-dessus du requin chagrin. L'aventurier du fond des mers Sortait sa grande gueule hors de l'eau Pour te voir t'envoyer en l'air La nuit avec un matelot. Il y avait un requin chagrin Qui tournait dans les eaux profondes. Dans un lagon du bout du monde, Il y avait un requin chagrin, Il y avait un requin chagrin ...