Le cinéma d'Audiard
Michel Sardou
(mesures à 2 temps) 1 temps | 1 temps " J'm'en vais lui faire une ordonnance... et une sévère. J'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris, on va le retrouver, éparpillé, par petits bouts façon puzzle. Moi, quand on m'en fait trop, j'correctionne plus, je dynamite, je disperse, je ventile. " C'est un Paris couleur Paname, Un Paris de l'avenue du Maine Où les voyous des bords de Marne Roulent en voitures américaines. Il y a des hommes qui portent la c'rise, Il y a des hommes qui correctionnent Et les bénéfices se divisent Et les réclusions s'additionnent. En plein désert ou à Passy, Des mots d'auteur, des mots qui fâchent, Comme deux intellectuels assis Iront moins loin qu'un con qui marche. Le cinéma d'Audiard, Un dialogue au comptoir, De l'amitié qui passe Comme les trains banlieusards De la gare Montparnasse. C'est un Français sur son vélo, Un petit homme sous sa casquette, Le Tourmalet, le vieux bordeaux, Et pour écrire une cigarette. Un drapeau noir sur nos faillites Et des répliques pour déglinguer Tous ceux qu'il a mis sur orbite Et qui n'ont pas fini d'tourner. Le cinéma d'Audiard, Un dialogue au comptoir, De l'amitié qui passe Comme les trains banlieusards De la gare Montparnasse. C'est un ciné qui f'sait du monde, Le cinéma du samedi soir, Des mots d'auteur, des mots qui grondent, Des mots qu'on aimait aller voir. Le cinéma d'Audiard, Un dialogue au comptoir, De l'amitié qui passe Comme les trains banlieusards De la gare Montparnasse.