Le passeïste
Maxime Le Forestier
Tant pis si j'ai l'air infantile, Mais, par ma foi ! Ma phrase d'élection c'est : « Il, Etait une fois » Et dans les salons où l'on cause, Tant pis si on, Fait le procès de ma morose, Délectation. Sitôt que je perds contenance, Au temps qui court, Lors, j'appelle les souvenances, A mon secours. Ne vous étonnez pas, ma chère, Si vous trouvez, Les vers de jadis et naguère, A mon chevet. Quitte à froisser la marguerite, Faut que je dise, Que tu es ma fleur favorite, Myosotis. Si les neiges d'antan sont belles, C'est qu'les troupeaux, De bovins posent plus sur elles, Leurs gros sabots. Au royaume des vieilles lunes, Que Copernic, M'excuse, pas d'ombre importune, Pas de spoutnik ! Le feu des étoiles éteintes, M'éclaire encore, Et j'entends l'Angélus qui tinte, Aux clochers morts. Que les ans rongent mes grimoires, Ça ne fait rien, Mais qu'ils épargnent ma mémoire, Mon plus cher bien ! Que Dieu me frappe d'aphasie, D'influenza, Mais qu'il m'évite l'amnésie, Tout, mais pas ça ! Tant pis si j'ai l'air infantile, Mais, par ma foi ! Ma phrase d'élection c'est : « Il, Etait une fois. » Tant pis si j'ai l'air infantile, Mais, par ma foi ! Ma phrase d'élection c'est : « Il, Etait une fois. »