Primavera

Maurice Gréville

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Près des palais endormis Quand minuit Donne aux roses du chemin Leur parfum Ils s'en vont d'un pas léger Vers les jardins embaumés Où ce soir on fêtera PRIMAVERA ! Les violons et les banjos feront danser Le champagne et les chansons vont nous griser De la fête, elle est reine, c'est la beauté ! Un amant ou un jaloux s'est écrié :    [Refrain :] PRIMAVERA ! Une jolie fleur d'amour PRIMAVERA ! Les fleurs ne durent qu'un jour Et ton baiser Trop souvent donné Grisant les coeurs Fera ton malheur. PRIMAVERA Prends garde à tous ces plaisirs Un jour viendra Qui pourra te faire souffrir Car ton amant Se moquant de tes serments Te trahira   T'abandonnera PRIMAVERA ! Pourquoi me maudissez-vous ? Pauvre fou ! Un soir à mon rendez-vous A genoux Vous viendrez me supplier Pour obtenir un baisier Que, moqueuse, refusera PRIMAVERA ! Les amants sont des pantins entre mes mains Ce soir, je veux te garder jusqu'au matin Et demain, je t'oublierai sur le chemin. Il répondit : Ne tentez pas le destin ! [Refrain] Les lampions se sont éteints Le matin Jette la clarté du jour A l'entour. Les visages sont pâlis Et les roses sont flétries Pourtant, quelqu'un appela : PRIMAVERA ! Mais la belle est partie vers les pays Les pays de rêve où le chagrin s'oublie. Ses grands yeux étaient fermés à tout jamais Et, près d'elle, dans un sanglot, un fou chantait : [Refrain]

La chanson évoque une nuit enchantée où des amoureux se rassemblent pour célébrer la beauté et les plaisirs de la jeunesse, symbolisés par les roses et la danse. On y ressent une atmosphère festive, où la joie et l’euphorie du moment pourraient pourtant cacher une fragilité. Les promesses d'amour, bien que passionnantes, sont assombries par la peur de la trahison et du passage du temps, soulignant l'éphémère de ces instants de bonheur. Alors que la fête se déroule sous les lumières des lampions, les personnages semblent ignorer que ce qui est beau est souvent fugace. Au petit matin, après que les rires et la musique se sont tus, c'est une autre réalité qui s'impose : la beauté s'est envolée et les souvenirs s’accompagnent d'une mélancolie persistante.