Banquette arrière

Mathieu Rosaz

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Un fauteuil pour enfant Sur la banquette arrière Tu attends patiemment Celui qui fera l'affaire Il est onze heures du soir Personne peut s'inquiéter T'as dit qu'tu rentrais tard Que t'avais un dîner Depuis l'adolescence Quelque chose te tourmente Ce désir qui te lance Ce danger qui te tente Alors quand c'est trop fort Tu cèdes à ta détresse Et ce soir c'est mon corps Qui te vend ses caresses Moi j'ai fui mon enfance Pour des rêves de ciné J'voulais tenter ma chance Changer d'réalité J'suis toujours prêt à tout Mais j'ai passé trente ans Et j'suis plus assez fou Pour vivre de l'air du temps Tu n'sais pas mon vrai nom Tu n'connais pas ma vie Qu'tu sois flic ou patron A cet instant précis Tu peux laisser tomber Toute ta panoplie Ce qui reste à calmer C'est ta peur, ton envie Y'a rien d'mal dans tout ça Tu veux ce qu'il te faut Va te garer par là C'est tranquille et c'est beau Les lumières vont s'éteindre Sur la ville au repos Et la buée viendra teindre Les vitres de ton auto

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La chanson évoque une rencontre inattendue, où un homme se remémore ses désirs et ses luttes internes, tandis qu'il attend sur la banquette arrière. Il décrit une sensation de vide, de désespoir face à la vie quotidienne, tout en étant tiraillé entre l'insouciance de l'enfance et les responsabilités de l'âge adulte. Au fil des paroles, il avoue avoir quitté son passé derrière lui pour poursuivre des rêves, mais se rend compte qu'il n'est plus aussi audacieux qu'avant. Le cadre est nocturne, avec une atmosphère empreinte de mystère et d'intimité, où les lumières de la ville s'éteignent et où la buée s'installe sur les vitres. C'est un moment de réflexion et de lâcher-prise, où les vérités souvent refoulées émergent soudainement, dans un mélange de désirs inassouvis et de questions sur son identité.

Le Chansonnier