Le metingue du métropolitain
Marc Ogeret
C’était hier samedi jour de paye Et le soleil se levait sur nos fronts J’avais déjà vidé plus d’un’bouteille Si bien qu’j’m’avais jamais trouvé si rond V’là la bourgeois’qui rappliqu’devant l’zingue : "Feignant qu’ell’dit t’as donc lâché l’turbin ?" "Oui que j’réponds car je vais au métingue Au grand métingu’du métropolitain !" "Oui que j’réponds car je vais au métingue Au grand métingu’du métropolitain !" Les citoyens dans un élan sublime Étaient venus guidés par la raison A la porte on donnait vingt-cinq centimes Pour soutenir les grèves de Vierzon Bref à part quatr’municipaux qui chlinguent Et trois sergots déguisés en pékins J’ai jamais vu de plus chouette métingue Que le métingu’du métropolitain ! Y avait Basly le mineur indomptable Camélinat l’orgueil du pays Ils sont grimpés tous deux sur une table Pour mettre la question sur le tapis Mais tout à coup on entend du bastringue; C’est un mouchard qui veut fair’le malin ! Il est venu pour troubler le métingue Le grand métingu’du métropolitain ! Moi j’tomb’dessus et pendant qu’il proteste D’un grand coup d’poing j’y renfonc’son chapeau. Il déguerpit sans demander son reste En faisant signe aux quatr’municipaux A la faveur de c’que j’étais brind’zingue On m’a conduit jusqu’au poste voisin Et c’est comm’ça qu’a fini le métingue Le grand métingu’du métropolitain ! Morale : Peuple français la Bastille est détruite Et y a z’encor des cachots pour tes fils ! Souviens-toi des géants de quarante-huit Qu’étaient plus grands qu’ceuss’d’au jour d’aujourd’hui Car c’est toujours l’pauvre ouvrier qui trinque Mêm’qu’on le fourre au violon pour un rien C’était tout d’même un bien chouette métingue Que le métingu’du métropolitain