La semaine sanglante

Marc Ogeret

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Sauf des mouchards et des gendarmes, On ne voit plus par les chemins, Que des vieillards tristes en larmes, Des veuves et des orphelins. Paris suinte la misère, Les heureux même sont tremblants, La mode est au conseil de guerre, Et les pavés sont tout sanglants. Oui, mais... Ça branle dans le manche, Les mauvais jours finiront, Et gare à la revanche Quand tous les pauvres s'y mettront ! (bis)                Les journaux de l'ex-préfecture, Les flibustiers, les gens tarés, Les parvenus par aventure, Les complaisants, les décorés, Gens de bourse et de coin de rues, Amants de filles aux rebuts, Grouillent comme un tas de verrues, Sur les cadavres des vaincus. On traque, on enchaîne, on fusille Tout ce qu'on ramasse au hasard : La mère à côté de sa fille, L'enfant dans les bras du vieillard. Les châtiments du drapeau rouge Sont remplacés par la terreur De tous les chenapans de bouge, Valets de rois et d'empereurs. Nous voilà rendus aux jésuites, Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup, II va pleuvoir des eaux bénites, Les troncs vont faire un argent fou. Dès demain, en réjouissance Et Saint-Eustache et l'Opéra Vont se refaire concurrence, Et le bagne se peuplera. Demain, les Manons, les Lorettes Et les dames des beaux faubourgs Porteront sur leurs collerettes Des chassepots et des tambours. On mettra tout au tricolore, Les plats du jour et les rubans, Pendant que le héros Pandore Fera fusiller nos enfants. Demain, les gens de la police Refleuriront sur le trottoir, Fiers de leurs états de service, Et le pistolet en sautoir. Sans pain, sans travail et sans armes, Nous allons être gouvernés Par des mouchards et des gendarmes, Des sabre-peuple et des curés. Le peuple au collier de misère Sera-t-il donc toujours rivé ?... Jusques à quand les gens de guerre Tiendront-ils le haut du pavé ? Jusques à quand la sainte clique Nous croira-t-elle un vil bétail ?... A quand enfin, la République De la justice et du travail ?

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empty heart empty heart Dm, Dm/C, Gm7, Bbmaj7, Bbmaj9, A7
empty heart empty heart Dm, Gm6, Bb, A7, F, C, A
empty heart empty heart Cm, Fm, G, Bb, G#, Eb, C, F
empty heart empty heart Am, E, G
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empty heart empty heart G, D, Am, Em, A7
empty heart empty heart D7, Gm7, C7, F, F6, Fmaj7, Dm, Am, C, C6, G, G7, Gm, F7, Bb6
Cette chanson dépeint une réalité sombre où la misère et la douleur règnent après des événements tragiques. On y voit des vieillards, des veuves et des orphelins errer dans un Paris marqué par le sang et la peur, tandis que les puissants semblent se moquer du sort des opprimés. Le texte évoque également la révolte des classes populaires, exprimant l'espoir que les temps difficiles prendront fin et que les injustices seront confrontées, appelant à un réveil collectif pour un avenir plus juste. Le contexte de cette œuvre est ancré dans les luttes sociales et politiques du XIXe siècle en France, une période marquée par des conflits et des révolutions, où le peuple aspirait à la liberté et à la justice face à l'autorité et à la répression. Cette chanson devient ainsi un cri de ralliement pour ceux qui souffrent et cherchent à renverser l'ordre établi.