La fille de Londres

Mac Orlan

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Un rat est venu dans ma chambre Il a rangé la souricière Il a arrêté la pendule Et renversé le pot à bière Je l'ai pris entre mes bras blancs Il était chaud comme un enfant Je l'ai bercé bien tendrement Et j'lui ai chanté douce - ment : (Modulation vers :) Dors mon rat, mon flic, dors mon vieux bobby Ne siffle pas sur les quais endormi           Quand je tiendrai la main de mon chéri      (Retour vers :) Un Chinois est sorti de l'ombre Un Chinois a regardé Londres Sa casquette était de marine Ornée d'une ancre coraline. Devant la porte de Charly A Penny Fields, j'lui ai souri, Dans le silence de la nuit En chuchotant je lui ai dit : Je voudrais, je voudrais, je n'sais trop quoi Je voudrais ne plus entendre ma voix J'ai peur j'ai peur de toi j'ai peur de moi Sur son maillot de laine bleue On pouvait lire en lettres rondes Le nom d'une vieille compagnie Qui, paraît-il, fait l'tour du monde Nous sommes entrés chez Charly A Penny Fields, loin des soucis, Et j'ai dansé toute la nuit Avec mon Chin'toc ébloui Et chez Charly, il faisait jour et chaud Tess jouait Daisy Bell sur son vieux piano Un piano avec des dents de chameau J'ai conduit le Chinois dans ma chambre Il a mis le rat à la porte Il a arrêté la pendule Et renversé le pot à bière Je l'ai pris dans mes bras tremblants Pour le bercer comme un enfant ll s'est endormi sur le dos... Alors j'lui ai pris son couteau... C'était un couteau perfide et glacé Un sale couteau rouge de vérité Un sale couteau sans spécia - li - té.        

La chanson évoque une atmosphère étrange et poétique où un rat fait intrusion dans la vie de la narratrice. Elle le prend tendrement dans ses bras, presque comme un enfant, et lui chante une berceuse. Ce rat devient une sorte de symbole d’innocence perdue ou de fragilité au milieu des anxiétés de la vie. En parallèle, un Chinois apparaît, symbolisant une échappatoire aux tourments. Ensemble, ils rejoignent un lieu nommé Charly, où la musique et la danse offrent une parenthèse de légèreté. Mais derrière cette ambiance joyeuse se cache une tension, révélée lorsqu'elle s'empare d'un couteau, un outil chargé de vérité et de danger, suggérant que même les instants de joie peuvent être ternis par la réalité.