La centenaire

Lynda Lemay

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Intro :                 Ca fait cent longs hivers que j'use le même corps J'ai eu cent ans hier, mais qu'est-ce qu'elle fait la mort ? J'ai encore toute ma tête, elle est remplie de souvenirs De gens que j'ai vu naître puis que j'ai vu mourir. J'ai tellement porté de deuils qu'j'en ais les idées noires J'suis là que j'me prépare, je choisis mon cercueil Mais l'docteur me répète visite après visite J'ai une santé parfaite, il est là qui m'félicitent. J'ai vu la première guerre, le premier téléphone Me voilà centenaire mais bon, qu'est-ce que ça m'donne ? Les grands avions rugissent, y'a une rayure au ciel C'est comme si l'éternel m'avait rayé de sa liste. Ca fait cent longs hivers que j'use le même corps J'ai eu cent ans hier, mais qu'est-ce qu'elle fait la mort ? Qu'est-ce que j'ai pas fini qu'il faudrait que j'finisse Perdre un dernier ami, enterrer mes p'tits fils ? J'ai eu cent ans hier ma place n'est plus ici Elle est au cimetière, elle est au paradis Si j'méritais l'Enfer alors c'est réussi Je suis centenaire et j'suis encore en vie. J'ai vu la première guerre, le premier téléphone Me voilà centenaire mais bon, qu'est-ce que ça m'donne ? Les grands avions rugissent, y'a une rayure au ciel C'est comme si l'éternel m'avait rayé de sa liste. Moi, j'suis née aux chandelles, j'ai grandi au charbon Bien sûr que j'me rappelle du tout premier néon J'ai connu la grande crise j'allais avoir trente ans J'ai connu les églises avec du monde dedans. Moi, j'ai connu les chevaux et les planches à laver Un fleuve tellement beau qu'on pouvait s'y baigner   Moi, j'ai connu l'soleil avant qu'il soit dangereux Faut-il que je sois vieille ? Venez m'chercher bon Dieu. J'ai eu cent ans hier c'est pas qu'j'ai pas prié Mais, ça aurait tout l'air que Dieu m'a oubliée Alors j'ai des gardiennes, que des nouveaux visages Des amis de passages payés à la semaine. Elles parlent un langage qui n'sera jamais le mien Ca m'fait du chagrin d'avoir cinq fois leur âge Et mille fois leur fatigue immobile à ma fenêtre Pendant qu'elles naviguent, tranquilles, sur Internet. J'ai vu la première guerre, le premier téléphone Me voilà centenaire mais bon, qu'est-ce que ça m'donne ? Les grands avions rugissent, y'a une rayure au ciel C'est comme si l'éternel m'avait rayé de sa liste. C'est vrai qu'j'attends la mort mais, c'est pas que j'sois morbide C'est qu'j'ai cent ans dans l'corps et qu'j'suis encore lucide C'est que je suis avide mais qu'y a plus rien à bord C'est qu'mon passé déborde et qu'mon avenir est vide. On montre à la télé des fusées qui décollent Est-ce qu'on va m'expliquer ce qui m'retient au sol ? Je suis d'une autre Ecole, j'appartiens à l'Histoire J'ai eu mes années folles, j'ai eu mes heures de gloire. J'ai eu un bon mari et quatre beaux enfants Mais tout le monde est parti dormir au firmament Et y a que moi qui veille qui vis, qui vis encore Je tombe de sommeil, mais qu'est-ce qu'elle fait la mort ?

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Cette chanson évoque le parcours d'une femme centenaire qui, malgré son âge avancé, conserve une clarté d'esprit. Elle se remémore ses expériences de vie, des événements marquants de l'Histoire à ses relations personnelles, tout en exprimant une certaine mélancolie face à la perte de ses proches. Elle se demande ce que lui réserve la mort, avec une attitude à la fois résignée et lucide, alors qu'elle se confronte à la solitude et à l'évolution du monde qui l'entoure. Elle dépeint également une certaine nostalgie pour un passé révolu, ressentant à la fois le poids de ses souvenirs et la légèreté de sa présence encore parmi les vivants.