Ma bergère
Louyéti
Nouée de rubans sa robe légère vole au vent Dans le pré, entourée de petits nuages blancs Heureuse, ma bergère chantonne et danse en les comptant Caché dans le bosquet ma pelisse sur le dos Je choisis le plus dodu, le plus tendre, le plus gros Par quoi vais-je commencer, un gigot ou tournedos ? Sans bruit, l'herbe haute et grasse me permet d'approcher Soudain, elle voit ma queue qui dépasse des graminées Je me fige, elle me paralyse de ses yeux glaciers Je m'assieds déconcerté, tremble, rougis, bégaye Tandis que dans le pré ses moutons s'égayent Cambrée, ses jambes se croisent, ses bas crissent comme des abeilles Mes oreilles tombent, mon poil se dresse, mon échine s'affaisse Les rubans glissent sur sa guêpière, je vois une fesse ! Zut ! Encore une ligne à rajouter à ma confesse Puis d'un mouvement leste, de sa houlette elle tire un fouet Oui je l'avoue, l'idée pas complètement me dépliait Sous la perruque blonde un noir corbeau apparaît « Viens voir ici mon ptit loup » m'ordonnent ses lèvres sexy Moi, comme un chien de ferme, sans discuter j'obéis Couché ! Donnes la patte ! Fais le beau ! Vas chercher ! Assis ! Je me laisse faire, avec les rubans la fille m'attache Où sont les fabliaux ? Suis un lâche et elle une garce ? Son corps se tend, d'un coup le fouet claque, j'ai une attaque Ça cuit, ça brûle, c'est une horreur, c'est délicieux Je dis : « encore », elle frappe plus fort, je hurle aux cieux Quand elle fait venir les moutons gays je prie les dieux