Loguivy-de-la-mer
Louis Capart
Ils reviennent encore à l'heure des marées S'asseoir sur le muret, le long de la jetée Ils regardent encore au delà de Bréhat Respirant le parfum du vent qui les appelle Mais s'il est révolu le temps des Terres Neuvas, La race des marins, chez nous, ne s'en va pas Loguivy-de-la-mer, Loguivy-de-la-mer Tu regardes mourir les derniers vrais marins Loguivy-de-la-mer, au fond de ton vieux port S'entassent les carcasses des bateaux déjà morts Ils ont connu le temps où la voile était reine Ils parlent des haubans, des focs et des misaines De tout ce qui a fait le charme de leur vie Et qu'ils emporteront avec eux dans l'oubli Mais s'il est révolu le temps des cap-horniers, Il reste encore chez nous d'la graine d'aventurier (Refrain) Je n'ai jamais su dire ce que disent leurs yeux Perdus dans ces visages burinés par le vent Ces beaux visages d'hommes, ces visages de vieux Qui savent encore sourire et dire à nos vingt ans : « Remettez vos cabans et rompez les amarres ! Allez-y de l'avant, mais tenez bon la barre ! » (Refrain)