La fille qui pleure sur le rebord du monde
Les Petits humains
Car, dans son âme, vagues abondent, La fille qui pleure sur le rebord du monde Se noie dans la tempête Et brasse les remords, Elle a perdu sa quête, Et brûlé son corps. Car en son for doutes retombent, La fille qui pleure sur le rebord du monde, S'éloigne peu à peu Des sentiers de fortune Que traçait dans ses yeux Son amie la Lune. Et elle voit tournoyer les gens en farandole Comme des papillons qui toujours redécollent Mais elle ne comprend plus D'où viennent ces pas de danse, L'envie est une vertu Bien trop fragile elle pense. Car dans sa joie peu féconde La fille qui pleure sur le rebord du monde, Oublie de s'oublier Sans décompter les heures, Le parfum des baisers A lassé son coeur Dans sa pupille rubiconde, La fille qui pleure sur le rebord du monde, N'a plus que les images Des fardeaux et des peines, Elle ne trouve plus la page Où elle était reine. Et elle entend chanter les enfants dans la foule Leurs yeux qui papillotent, leurs bras qui se déroulent Pour attendrir le ciel Et chasser les orages, Pas assez fort pour qu'elle Voie s'apaiser sa rage ! Car dans mon âme vagabonde La fille qui pleure sur le rebord du monde, Je garde dans mes rêves Le goût des temps oranges Où le vent de la grève Décoiffait sa frange. Car dans mon fort d'outre-tombe, La fille qui pleure sur le rebord du monde Aura toujours la place Où, jusqu'à son retour, Seulement se prélassent Souvenirs velours Et nous repartirons nous mêler à la fête Et elle retrouvera le parfum des conquêtes, Reviendront les étés, Les moussons d'idées folles ; Moi, j'aurai retrouvé Raison à mes paroles Reviendront les étés, Les moussons d'idées folles ; Moi, j'aurai retrouvé Raison à mes paroles