Le poète et la rose
Les Enfants terribles
Étrangement calme et serein Un poète se tient assis A sa table toute une nuit Griffant de lugubres quatrains Un poète se tient assis On murmure qu'il se repaît L'esprit des pétales fanés D'une rose rouge qui pend Son pied dans un verre de sang Étrangement calme et serein Un poète me déshabille Crie une rose dans la ville En se cachant, en se cachant des doigts le sein Un poète étrange manière D'un petit canif argentin Dans les os du dos de sa main Cherche une rime avec il rê ê ve On chuchote mais ce sont des bruits Qu'il a jadis perdu l'esprit D'avoir trempé sa plume à tous Ses encriers pleins de vin doux Tout doucement d'étranges manies Un poète au coeur argentin Crie la rose au creux de sa main Un poète un poète me déshabille Dans un verre de vin rouge sang Chante une rose nue qui danse Un poète étrange se penche Et tombe sur son couteau blanc Il est rouge rouge de sang Le coeur du poète imprudent... Je t'aime, elle m'aime Tu rêve, je l'aime Elle m'aime dis ? Tu rêve, je l'aime Elle m'aime, tu rêve Tu rêves