La gardienne d'un fleuve

Laurent Berger

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Je suis la gardienne d'un fleuve J'en apprivoise les contours C'est à ses flancs que je m'abreuve Que j'embellis un peu mes jours Je suis la gardienne d'un fleuve Qui dans mes bras s'est endormi S'il est des sommeils qui émeuvent Il en est qui nous blessent aussi Car s'il m'échappe dans ses rêves Il m'échappe aussi dans la vie Dès qu'il s'éveille et qu'il se lève Je sais qu'il est déjà parti Car si dans mes bras il déborde S'il met souvent a mal ses digues Le soir c'est une autre qui le borde Ignorant tout de ses fatigues Je suis la gardienne d'un fleuve J'en apaise un peu les tourments Je prends ma part de ses épreuves De tout mon amour et pourtant Pourtant je ne suis que la barge Qui le repose et le soulage Jamais je n'verrais le grand large Jamais je n'serais du voyage Je ne suis là que pour la drague Que pour la tourbe et le limon Je ne porterais pas la bague Et ne céderais jamais mon nom Je suis la maîtresse d'un fleuve Et si j'en goûte les remouds Si nos amours toujours sont neuves Je n'en connais qu'un avant goût Celui qui fait tourner nos têtes Et nous fait chavirer parfois Jusqu'à l'ultime cigarette Au seuil du je rentre chez moi Je suis la gardienne d'un fleuve Mais qui pourrait me jalouser J'en suis l'amante aussi la veuve C'est là tout le prix a payer A ne jamais vouloir de preuve A vivre l'amour au comptant On regarde couler des fleuves On se nourrit de sédiment

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La chanson évoque la relation complexe entre une femme et un fleuve, symbolisant à la fois l'amour et la mélancolie. Elle se présente comme la gardienne de ce flux, s'investissant dans ses méandres et ses tumultes, tout en éprouvant la douleur de le voir s’éloigner. Elle ressent une certaine solitude, consciente qu'à chaque éveil du fleuve, une part d'elle-même s'éveille aussi, mais que cette relation est teintée de tristesse : elle n’est qu’une amante éphémère, ne pouvant revendiquer véritablement ce qui lui échappe. Le contexte pourrait être celui d’une introspection sur les liens affectifs, où la nature est utilisée comme métaphore des relations humaines. Entre attachement et perte, l’illustration de ce fleuve comme un partenaire rend compte des nuances de l’amour et de ses désillusions, invitant à réfléchir sur ce que signifie vraiment aimer et laisser couler ce qui ne nous appartient pas.