Lettre à des amis perdus
Julos Beaucarne
Vous étiez là; je vous tenais Comme un miroir entre mes mains La vague et le soleil de juin Ont englouti votre visage Ont englouti votre visage Ont englouti votre visage Chaque jour, je vous ai écrit Je vous ai fait porter mes pages Par des ramiers, par des enfants Mais aucun d'eux n'est revenu Je continue à vous écrire Je continue à vous écrire Tout le mois d'août s'est bien passé Malgré les obus et les roses Et j'ai traduit diverses choses En langue bleue que vous savez En langue bleue que vous savez En langue bleue que vous savez Maintenant, j'ai peur de l'automne Et des soirées d'hiver sans vous Viendrez-vous pas au rendez-vous Que cet ami perdu vous donne En son pays du temps des loups ? En son pays du temps des loups ? Venez donc, car je vous appelle Avec tous les mots d'autrefois ! Sous mon épaule, il fait bien froid Et j'ai des trous noirs dans les ailes Et j'ai des trous noirs dans les ailes Et j'ai des trous noirs dans les ailes (Reprise première strophe... chez Beaucarne).