En voyant naître cet enfant

Julos Beaucarne

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En voyant naître cet enfant Je voyais du fin fond des siècles Tous mes ancêtres, tous mes parents Dans ce petit corps renaître Je revoyais leurs maisons Aujourd'hui en démolition Et les buildings qui essayaient De nous les faire oublier Par quel hasard ce bel enfant A survécu à toutes guerres Guerre de Troie, guerre de Cent Ans Échauffourées meurtrières ? Par quelle fissure du temps Sest-il glissé jusque maintenant Défiant la mort, le fer, le vent Hérode et les tueurs denfants ? Que le vent souffle dAfrique Quil souffle du Nouveau Monde Ce sont fusils qui crépitent Bazookas pan-pan qui grondent Échapperons-nous, dites-moi, À cette grande razzia ? Mon enfant, viens dans mes bras Fais dodo tout contre moi Toi qui cherches, toi qui doutes La vérité sétiole À la croisée des sept routes Y a le nouveau dieu pétrole On sacrifie sur lautel Des petits enfants à la pelle Le monde fait hara-kiri Babel fait florès aujourd'hui Le trac du monde se détraque Je ne sais quel parti prendre Face à la Grande Matraque Dun monde malade à pierre fendre Jessaie vite, en cachette Avant quon ne coupe lherbette, De bâtir une maison Sur le sable de mes chansons

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La chanson évoque la naissance d'un enfant comme un moment chargé de signification, où l'on ressent la présence des ancêtres et l'histoire qui les relie. Elle soulève des questions sur la survie de cet enfant face aux violences et aux conflits que l'humanité a connus à travers le temps, et souligne la fragilité de la vie dans un monde qui semble parfois en perdition. Le texte dépeint un contraste entre l'innocence de l'enfant et les atrocités du monde, tout en critiquant les valeurs matérialistes d'une société en crise. On y sent une quête de sens et l'espoir de construire quelque chose de beau, même si c’est sur des bases instables.