Accordéon

Juliette Greco

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Dieu que la vie est cruelle Au musicien des ruelles Son copain, son compagnon C'est l'accordéon Qui c'est-y qui l'aide à vivre A s'asseoir quand il s'enivre C'est-y vous, c'est-y moi, mais non C'est l'accordéon Accordez accordez accordez donc L'aumône à l'accordé l'accordéon Ils sont comme cul et chemise Et quand on les verbalise Il accompagne au violon Son accordéon Il passe une nuit tranquille Puis au matin il refile Un peu d'air dans les poumons De l'accordéon Accordez accordez accordez donc L'aumône à l'accordé l'accordéon Quand parfois il lui massacre Ses petits boutons de nacre Il en fauche à son veston Pour l'accordéon Il emprunte ses bretelles Pour secourir la ficelle Qui retient ses pantalons En accordéon Accordez accordez accordez donc L'aumône à l'accordé l'accordéon Mais un jour par lassitude Il laiss'ra la solitude Se pointer à l'horizon De l'accordéon Il en tirera cinquante Centimes à la brocante Et on n'fera plus attention        l'accordéon Accordez accordez accordez donc L'aumône à l'accordé l'accordéon Accordez accordez accordez donc L'aumône à l'accordé l'accordéon             

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Cette chanson évoque la vie d'un musicien des rues qui trouve du réconfort et une certaine compagnie dans son accordéon. Dans un monde souvent cruel, l'accordéon devient son fidèle allié, l'aidant à échapper à la solitude et à l'ivresse. On découvre à travers ses paroles une forme de dépendance à cet instrument, qui lui permet de vivre et de s'exprimer artistiquement. Cependant, la mélancolie s'installe lorsque, par lassitude, il envisage de se séparer de cet ami musical, un geste qui symbolise une perte d’espoir et un abandon de sa passion. C'est une belle réflexion sur la beauté et la tristesse de la vie d'un artiste de rue, reliant la musique à des émotions profondes et parfois douloureuses.