Mon vieux
Jil Caplan
Dans son vieux pardessus râpé Il s'en allait l'hiver, l'été Dans le petit matin frileux Y avait qu'un dimanche par semaine Les autres jours, c'était la graine Qu'il allait gagner comme on peut Mon vieux L'été, on allait voir la mer Tu vois, c'était pas la misère C'était pas non plus l'paradis Tant pis Dans son vieux pardessus râpé Il a pris pendant des années Le même autobus de banlieue Le soir en rentrant du boulot Il s'asseyait sans dire un mot Il était du genre silencieux Mon vieux Les dimanches étaient monotones On n'recevait jamais personne Ça n'le rendait pas malheureux Je crois, mon vieux Dire que j'ai passé des années A côté d'lui sans l'regarder On a à peine ouvert les yeux Nous deux J'aurais pu et c'était pas malin Faire avec lui un bout d'chemin Ça l'aurait p't'être rendu heureux Mon vieux Mais quand on a juste quinze ans On n'a pas le cœur assez grand Pour y loger toutes ces choses-là Tu vois Maintenant qu'il est loin d'ici En pensant à tout ça, j'me dis J'aim'rais bien qu'il soit près de moi Papa Dans son vieux pardessus râpé Il s'en allait l'hiver, l'été Dans le petit matin frileux Y avait qu'un dimanche par semaine Les autres jours, c'était la graine Qu'il allait gagner comme on peut Dans son vieux pardessus râpé Il s'en allait l'hiver Il s'en allait l'hiver Il s'en allait l'hiver, l'été Dans le petit matin | | | | |