Les bruits de la nuit
Jean-Patrick Capdevielle
Intro : Y a des éclairs qui brillent sur le trottoir mouillé rue d’la joie Sous la lune et les nuages aimés meurent avec un geste froid Près d’l’arrêt d’autocar y a les néons d’un bar allumés J’sais plus pourquoi j’suis là mais faut pas trop chercher Quand j’ai poussé la porte y a le vent chaud qui a coulé sur moi Un clochard en mission voulait rayer l’monde du bout de son doigt Dans un coin j’ai r’connu ton Einstein des boul’vards qui s’ennuie Une fille au bar m’a dit "viens bruler ma nuit" J’entends des drôles de bruits derrière les fenêtres à guillotine La cou est pleine de fantômes échoués là juste par routine Y a ce marin minable qui s’lève et crie soudain "le ciel est vide" Même les marchands d’vertige sont beaucoup moins stupides La fille du bar me dit "toi t’as l’air d’avoir perdu ton chemin" Elle me demande pas mon nom mais moi j’avoue que j’aime bien son corps fin Un vieux juge aux yeux sales fait son lit sur un coin du tapis Une drôle de vie ce soir le brouillard s’épaissi (Instrumental) Impasse du Sahara les caravanes avances à cloche-pied Pas un seul chien n’aboie ils ont tous été trop bien dressés Les vautours dans le ciel veulent bien pardonner tous nos péchés La télé siffle dans le vide et personne veut l’arrêter La fille du bar sourie ce soir la vie ressemble à un rêve Tous les mots sont des mensonges et j’ai peur que la nuit s’achève Le marin qui m’entend prend son air impénétrable et dit : "On est c’qu’on peut dev’nir on d’vient c’qui est écrit" Ton Einstein t’attend plus il a pris son fusil à lunette Il est monté sur le toit pour nettoyer la planète Le coeur des politiciens marrons s’est fait repeindre en bleu La fille du bar a sa dose et ma tête est en feu Les fantômes dans la cour se transforment en héros d’la nation Ils font l’tour de la salle pour distribuer les additions J’pourrais vous dire deux ou trois choses sur les hommes qui font l’histoire Mais j’préfère finir ma nuit avec la fille du bar