Seize tonnes

Jean Bertola

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Si  l'homme est de la boue pour des tas de gens Il est pour moi fait de chair et de sang De muscles de fer et d'un coeur trop bon Avec deux épaules pour charger le charbon T'en fais seize tonnes, ça te donne quoi ? Un jour de plus vers quatre planches de bois La pelle chaque jour qui prend plus de poids Mais qui ferait vivre la mine sans toi ?       Quand ta mère a déjà cinq gosses à nourrir Un gosse de plus n'est pas pour lui faire plaisir Alors toi, tu bosses comme un lion Mais l'chef a beau dire que t'es un champion T'en fais seize tonnes, ça te donne quoi ? Un jour de plus vers quatre planches de bois La crasse qui te ronge et durcit tes doigts Et le droit de te taire quand tu touches ton mois A force de te battre comme un damné L'envie te prend d'envoyer tout promener Mais y'a tous les rêves de tes copains Alors tu la boucles, mais tu serres les poings T'en fais seize tonnes, ça te donne quoi ? Un jour de plus vers quatre planches de bois Et pour te consoler de voir ce que tu vois L'idée que ton père l'a vu avant toi Mais si toute la semaine, tu t'crèves en bas L'dimanche enfin, tout le ciel est à toi Et dans tes draps blancs, dès ton réveil, Les yeux de ta femme sont comme des soleils T'en fais seize tonnes, ça te donne quoi ? Un jour enfin où tu peux croire à la joie L'espoir d'une vie meilleure pour tes deux p'tits gars Et toute la mine qui pense comme toi.

Du même artiste :

empty heart empty heart D, F#7, Bm, E7, A7
La chanson évoque la vie difficile des mineurs qui se battent avec acharnement pour subvenir aux besoins de leurs familles. Elle met en lumière le contraste entre la dureté du travail, symbolisée par le poids du charbon, et les espoirs modestes d'une vie meilleure. Malgré le poids des responsabilités et la fatigue accumulée, ces hommes trouvent parfois un peu de réconfort dans les moments passés avec leurs proches, notamment lors des dimanches où ils peuvent rêver d'un avenir radieux pour leurs enfants. Le contexte de cette chanson est ancré dans la réalité industrielle, où les sacrifices personnels d'un père de famille sont souvent invisibles, mais essentiels à la survie de la communauté. Cela reflète une réalité sociale et économique où l'effort, le labeur et les rêves d'un meilleur lendemain sont des thèmes universels encore pertinents aujourd'hui.