Jour après jour

Jean Arnulf

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Ma vie s'effeuille page à page Où est le temps que j'ai perdu ? Il ne reste que des images Photos fanées, rires déchus Noyés au fond des marécages Et nul ne les a retenus            Les regrets, un par un, s'entassent L'ancien délire est effacé Je regarde au fond de ma glace Les rides du dernier été Les saisons après l'autre passent Tous mes espoirs se sont usés            Jour après jour, les jours reviennent J'ai été, je serai, je suis Endormi au creux des semaines J'ai perdu le goût de la pluie Et la saveur des chrysanthèmes Me réveille parfois la nuit            Une à une, les portes claquent Fermées sur mille et quatre amours Mil neuf cent soixante et quatre Je tiens le compte au jour le jour Des jours où je devais me battre Pour garder mon dernier toujours            J'ai monté les marches une à une Qui conduisent à l'éternité En chemin, j'ai laissé des plumes Qui pourra me les recoller ? Je voudrais des ailes et la lune Pour parcourir l'autre moitié …

La chanson évoque le passage du temps et les souvenirs qui s’effritent au fil des jours. Le narrateur fait face à la nostalgie de moments perdus, des regrets qui s'accumulent, et l'absence de la joie qui accompagnait sa jeunesse. Les saisons passent, et avec elles, les espoirs semblent s’étioler. Il décrit une lutte intérieure et l’errance face à un avenir incertain, tout en se remémorant ses passions et ses amours d'antan. Dans un contexte plus large, cette réflexion sur la vie peut résonner avec chacun d’entre nous. Elle rappelle l’importance de savourer chaque instant, car le temps, inexorable, ne nous attend pas. Les images fugaces de notre passé, qu’elles soient joyeuses ou douloureuses, constituent notre bagage et nous façonnent, même si parfois nous aimerions pouvoir revenir en arrière. C’est une invitation à se reconnecter avec soi-même et à rêver d’un avenir meilleur, malgré les cicatrices du passé.