Orly

Jacques Brel

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Ils sont plus de deux mille et je ne vois qu'eux deux La pluie les a soudés semble-t-il l'un à l'autre       Ils sont plus de deux mille et je ne vois qu'eux deux Et je les sais qui parlent, il doit lui dire "je t'aime", elle doit lui dire "je t'aime" Je crois qu'ils sont en train de ne rien se promettre, ces deux là sont trop maigres pour être malhonnête Ils sont plus de deux mille et je ne vois qu'eux deux et brusquement il pleure, il pleure à gros bouillons Tout entourés qu'ils sont d'adipeux en sueur et de bouffeurs d'espoir qui les montrent du nez Mais ces deux déchirés  superbe de chagrin Abandonnent aux chiens l'exploit de les juger La vie ne fait pas de cadeaux Et nom de dieu c'est triste Orly le dimanche,    Avec ou sans Bécaud        _________ Et maintenant ils pleurent, je veux dire tous les deux, tout à l'heure c'était lui lorsque je disais "il" Tout encastré qu'ils sont, ils n'entendent plus rien que les sanglots de l'autre Et puis, et puis infiniment, comme deux corps qui prient, infiniment lentement Ces deux corps se séparent et en se séparant, ces deux corps se déchirent et je vous jure qu'ils crient Et puis ils se reprennent, redeviennent un seul, redeviennent le feu Et puis se redéchirent, se tiennent par les yeux, et puis en reculant, comme la mer se retire Il consomme l'adieu, il bave quelques mots, agite une vague main Et brusquement il fuit, fuit sans se retourner et puis il disparaît, bouffé par l'escalier La vie ne fait pas de cadeaux Et nom de dieu c'est triste Orly le dimanche,    Avec ou sans Bécaud        _________ Et puis il disparaît, bouffé par l'escalier et elle, elle reste là, coeur en croix, bouche ouverte Sans un cri, sans un mot, elle connaît sa mort, elle vient de la croiser Voilà qu'elle se retourne et se retourne encore, ses bras vont jusqu'à terre, ça y est, elle a mille ans La porte est refermée, la voilà sans lumière, elle tourne sur elle même Et déjà elle sait, qu'elle tournera toujours, elle a perdu des hommes mais là, elle perd l'amour    L'amour le lui a dit, revoilà l'inutile, elle vivra de projets qui ne feront qu'attendre La revoilà fragile avant que d'être à vendre     Je suis là, je la suis, je n'ose rien pour elle que la foule grignote comme un quelconque fruit

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empty heart empty heart Eb, Eb7, G#, G#m, F7, Bb7, Fm7, Bb, G#m7
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empty heart empty heart Cm, G#7, G7, Fm, Bb, Eb, Db, Bb7, Ebmaj7, Cm6, Gm, C, Fm6, D, G, Dm, Fm7
empty heart empty heart Gm, Dm, F, Bb, D7, G, C
La chanson évoque l'histoire tragique de deux amoureux perdus dans une foule. Leur connexion se révèle intense et sincère, bien loin de la superficialité qui les entoure. Alors qu'ils sont submergés par les larmes et la douleur, leurs étreintes et séparations décrivent la lutte d'un amour menacé par la réalité. Le dimanche à Orly, symbole d'attentes et de désillusions, accentue la mélancolie de leur situation, soulignant comment, malgré la multitude, l’amour véritable se heurte souvent à des au revoir déchirants. Elle se retrouve finalement seule, confrontée à la perte, et le sentiment d’inutilité de la vie s’installe. Dans ce moment de vulnérabilité, la fragilité de l’amour et le poids des promesses non tenues se font sentir, révélant une tragédie universelle : aimer et perdre, dans un monde indifférent.