Les Fenetres

Jacques Brel

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Les fenêtres nous guettent  Quand notre coeur s’arrête  En croisant Louisette  Pour qui brûlent nos chairs  Les fenêtres rigolent  Quand elles voient la frivole  Qui offre sa corolle  A un clerc de notaire  Les fenêtres sanglotent  Quand à l’aube falote  Un enterrement cahote  Jusqu’au vieux cimetière  Mais les fenêtres froncent  Leurs corniches de bronze  Quand elles voient les ronces  Envahir leur lumière             Les fenêtres murmurent  Quand tombent en chevelure  Les pluies de la froidure  Qui mouillent les adieux  Les fenêtres chantonnent  Quand se lève à l’automne  Le vent qui abandonne  Les rues aux amoureux  Les fenêtres se taisent  Quand l’hiver les apaise  Et que la neige épaisse  Vient leur fermer les yeux  Mais les fenêtres jacassent  Quand une femme passe    Qui habite l’impasse  Où passent les messieurs  La fenêtre est un oeuf  Quand elle est oeil-de-boeuf  Qui attend comme un veuf  Au coin d’un escalier  La fenêtre bataille  Quand elle est soupirail  D’où le soldat mitraille  Avant de succomber    Les fenêtres musardent  Quand elles sont mansardes  Et abritent les hardes    D’un poète oublié                Mais les fenêtres gentilles  Se recouvrent de grilles  Si par malheur on crie  "Vive la liberté"  Les fenêtres surveillent  L’enfant qui s’émerveille  Dans un cercle de vieilles  A faire ses premiers pas  Les fenêtres sourient  Quand quinze ans trop jolis  Et quinze ans trop grandis  S’offrent un premier repas  Les fenêtres menacent  Les fenêtres grimacent  Quand parfois j’ai l’audace  D’appeler un chat un chat  Les fenêtres me suivent  Me suivent et me poursuivent  Jusqu’à c’que peur s’ensuive  Tout au fond de mes draps  Les fenêtres souvent  Les fenêtres souvent  Les fenêtres souvent  Traitent impunément  De voyous des enfants  Qui cherchent qui aimer  Les fenêtres souvent      Soupçonnent ces manants          Qui dorment sur les bancs  Et parlent l’étranger  Les fenêtres souvent  Se ferment en riant  Se ferment en criant  Quand on y va chanter  Ah je n’ose pas penser  Qu’elles servent à voiler  Plus qu’à laisser entrer  La lumière de l’été  Non je préfère penser  Qu’une fenêtre fermée  Ça ne sert qu’à aider  Les amants à s’aimer  Non je préfère penser  Qu’une fenêtre fermée  Ça ne sert qu’à aider  Les amants à s’aimer

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Cette chanson évoque le regard attentif des fenêtres, témoin silencieux de la vie qui se déroule. Elles observent les rencontres amoureuses, les séparations, les joies et les peines des habitants. Les fenêtres semblent avoir une personnalité, réagissant aux événements qui les entourent avec humour, mélancolie ou tendresse. Chaque instant capturé par leur silence révèle des émotions humaines, telles le désir d’amour, la tristesse d’un enterrement ou les rêves d’un poète oublié. Le contexte semble être ancré dans une réalité quotidienne, où chaque fenêtre renvoie un reflet de la vie humaine, des moments simples et profonds. La chanson tourne autour de l'idée que, malgré les épreuves et les séparations, les fenêtres jouent un rôle de gardiennes des souvenirs et des relations, apportant une lumière particulière sur le chemin de l’existence.