Au suivant

Jacques Brel

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Tout nu dans ma serviette qui me servait de pagne J'avais le rouge au front et le savon à la main "Au suivant, au suivant" J'avais juste vingt ans et nous étions cent vingt A être le suivant de celui qu'on suivait "Au suivant, au suivant" J'avais juste vingt ans et je me déniaisais Au bordel ambulant d'une armée en campagne   "Au suivant, au suivant". Moi, j'aurais bien aimé un peu plus de tendresse Ou alors un sourire, ou bien avoir le temps Mais "Au suivant, au suivant" Ce n'fut pas Waterloo, mais ce n'fut pas Arcole Ce fut l'heure où l'on r'grette d'avoir manqué l'école "Au suivant, au suivant" Mais je jure que d'entendre cet adjudant d'mes fesses C'est des coups à vous faire des armées d'impuissants "Au suivant, au suivant" Je jure sur la tête de ma première vérole Que, cette voix depuis, je l'entends tout le temps "Au suivant, au suivant" Cette voix qui sentait l'ail et le mauvais alcool C'est la voix des nations et c'est la voix du sang "Au suivant, au suivant" Et depuis chaque femme à l'heure de succomber Entre mes bras trop maigres semble me murmurer : "Au suivant, au suivant" Tous les suivants du monde devraient s'donner la main Voilà ce que, la nuit, je crie dans mon délire "Au suivant, au suivant" Et quand je n'délire pas, j'en arrive à me dire Qu'il est plus humiliant d'être suivi que suivant "Au suivant, au suivant" Un jour, je m'f'rai cul-de-jatte, ou bonne soeur, ou pendu Enfin un d'ces machins où je n's'rai jamais plus   Le suivant, le suivant     

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empty heart empty heart Dm, Am, C, A7
empty heart empty heart C, Am, Dm, G, G7, E7, D7, Em, A7, B7, E, Gm, A, G#7, Db, F
empty heart empty heart C, G7, F, Dm, G
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La chanson évoque l'expérience d'un jeune homme dans un milieu militaire où il fait face aux désillusions de la vie et aux relations humaines souvent superficielles. Il décrit sa vulnérabilité, entre la recherche de tendresse et la dureté des rencontres qu'il vit, ressentant à chaque fois un sentiment de déshumanisation. Le refrain répétitif renforce l'idée d'un cycle sans fin, où l'individu est continuellement remplacé par un suivant, soulignant l'aliénation que cette existence engendre. Le contexte peut être compris comme une critique de la société et des conventions militaires, où les émotions et les liens humains semblent souvent sacrifiés au profit d'un devoir impersonnel et d'une routine déshumanisante.