Page noire
Hubert-Felix Thiéfaine
|||| ||| |||| Nous n'avons plus le temps d'imagi-ner le pire D'i-magi-ner la peur à l'heure du temps zéro Nous n'avons plus le temps pour les larmes et les rires Plus le temps de flirter avec les chaines infos Notre be-soin de paix d'amour et d'illusions S'est perdu dans le feu de notre hypo-crisie Quand nous cher-chions en vain là-bas dans les bas-fonds Sous le mar-bre des morts l'entrée d'un pa-radis Nous n'avons plus le temps d'imaginer le pire D'i-magi-ner nos yeux de chiens hallu-cinés Nous n'avons plus le temps pour les larmes et les rires Plus le temps d'é-viter à nos corps de sombrer Les rats i-noculés ont quitté l'arrière cour Et les mouches tombent avant de gouter au festin Quand un joyeux ban-quier cherche un nouveau tambour Pour ba-ttre le retour du veau d'or clan-destin Nous n'avons plus le temps d'imaginer le pire D'i-magi-ner nos lois tombant d'un Si-na-ï Nous n'avons plus le temps pour les larmes et les rires Plus le temps d'ou-blier ceux qui nous ont trahis Le déca-logue se brise en milliards de versions Mais les nouveaux Moïse n'intéressent plus Rem-brandt Et dans les ruines obscures des salles de rédaction Les rota-tives annulent le sacre du printemps Nous n'avons plus le temps d'imaginer le pire D'i-magi-ner nos pleurs d'esclaves à Babylone Nous n'avons plus le temps pour les larmes et les rires Plus le temps de prier les Vierges et les Madonnes J'entends les Har-monies d'un chant de rémission D'un canti-que a-tonal aussi vieux que nos races Et puis j'en-tends les cloches de la résur-rection Quand j'arrache le su-aire qui nous colle à la face Nous n'avons plus le temps d'imaginer le pire D'i-magi-ner nos rêves au rythme du chaos Nous n'avons plus le temps pour les larmes et les rires Plus le temps d'af-fronter la beauté de nos mots J'ai rangé nos désirs au fond de l'u-nivers Entre deux mé-té-ores et une comète en feu Et j'ai mis de coté Telemann et Mahler Pour ne pas ou-blier la B O de nos jeux Nous n'avons plus le temps d'imaginer le pire D'i-maginer l'amour au temps des sen-timents Nous n'avons plus le temps pour les larmes et les rires La nuit gronde et se lève du côté de l'orient Les visions in-colores des peuples as-servis Demain joueront peut-être avec un jour nouveau Quand les en-fants cosmos en visite à Paris Cares-seront les chevreuils aux sorties du métro (3x)