Fenêtre sur désert

Hubert-Felix Thiéfaine

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Derrière les buissons d'amarante Qui roulent sous le vent du désert Je vois des ombres lancinantes Qui rôdent affreuses et solitaires Des ombres ailées sous la grande ourse Du temps des étés délétères Où je jouais les garçons d'courses Au service de tes jeux pervers Souvenirs de baisers volés De cercles vicieux infernaux De lèvres au goût d'herbe mouillée Et de démons à fleur de peau À fleur de peau Je me revois rêveur errant Riant au milieu des pourceaux À qui tu jetais tes diamants Tes perles et tes vade rétro Pour toi j'ai dansé chez les faunes Les baltringues et les souffreteux Et j'ai brûlé ma couche d'ozone En voulant traverser tes yeux Souvenirs de baisers volés De cercles vicieux infernaux De lèvres au goût d'herbe mouillée Et de démons à fleur de peau À fleur de peau Je me gare plus en double file Devant l'hôtel des vieux amants Et l'on me ramène à l'asile Après avis d'internement J'écoute les jours qui s'enfuient Dans les eaux noires d'un lit glacé J'ai trop traîné devant tes nuits Dont les portes m'étaient fermées Souvenirs de baisers volés De cercles vicieux infernaux De lèvres au goût d'herbe mouillée Et de démons à fleur de peau À fleur de peau

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Cette chanson évoque des souvenirs troubadours, mélancoliques et parfois sombres d'une passion passée, teintée de sensualité et de regret. Les images de déserts et de démons nous plongent dans un univers où la nostalgie des moments volés se mêle à une réalité plus dure, marquée par des relations compliquées. Il s’agit d'une réflexion sur les plaisirs fugaces, les jeux amoureux et la désillusion, avec un yo-yotement entre l'euphorie du désir et la lassitude des souvenirs amers. On ressent l'errance d'un protagoniste jalonné par des expériences intenses, oscillant entre passion dévorante et solitude, tout en se confrontant à la mélancolie des jours qui passent. Les références à des lieux réels et imaginaires, ainsi qu'à des sensations tangibles, créent une atmosphère dense, comme un rêve éveillé qui sommeille au bord de la désespérance. Cette lutte entre désir et réalité nous ramène souvent à notre propre quête de sens et de paix intérieure.

Le Chansonnier