La vie d'garçon
Gilbert Bécaud
On a eu quinze ans au même lycée, On a eu vingt ans à la même armée, Quand on est rentrés, on ne s'est plus quittés, plus quittés. On avait une chambre dans la rue Dufour Y avait qu'un divan pour toutes nos amours. C'lui qui avait la clé, ben, c'était son tour. Et c'est là que la petite Lily, la belle Eugénie, Et je-ne-sais-plus-qui, et sa soeur aussi Compagnons, où êtes-vous, êtes-vous ... êtes-vous ? Vous m'avez bien laissé tomber, Vous auriez pu vous déranger Pour enterrer ma vie de garçon. (bis) Moi, j'étais comme vous, j'étais pas manchot, Pour la bague au doigt, fallait se lever tôt : Un tour en bagnole : "Merci du cadeau, mademoiselle, à bientôt, On était affreux, quoi,, mais pas plus fier pour ça pardon" Ce qui manquait à l'un, l'autre ne l'avait pas, Pareil pour les filles comme pour les mandats. Et voilà ! Je suis le premier à passer le pas, Je vais me marier et vous n'êtes pas là. Compagnons, où êtes-vous, êtes-vous ... êtes-vous ? Vous m'avez bien laissé tomber, Vous auriez pu vous déranger Pour enterrer ma vie de garçon. (bis) J'avais apporté mon carnet secret Plein de téléphones et de noms sucrés, C'est un vrai trésor que je vous légué, c'est raté Et, demain matin, quand vous viendrez voir Ma Nanette en blanc et moi, tout en noir M'embrassez plus, ça me foutrait le cafard. C'est ce soir qu'il fallait venir, qu'il fallait trinquer A mon avenir, à notre passé. Compagnons, où êtes-vous, êtes-vous ... êtes-vous ? Vous m'avez bien laissé tomber, Vous auriez pu vous déranger Pour enterrer ma vie de garçon. (bis) J'avais besoin De mes compagnons Pour enterrer Ma vie de garçon.