Les mémés

Gérard Berliner

Transposer:

Après le premier café et puis les deux biscottes Elles mettent sur leurs joues de la poudre de riz Referment derrière elles toujours si mal leur porte On les vole sans bruit entre onze heures et midi Elles portent un cabas, leur ??paule se penche Sur quelques pommes rouges d'une fin de saison Une boîte pour le chat et du jambon en tranche Un journal de couture où il y a un patron Am??lie, Rosalie, Noémie, Jeanne-Marie Hortense, Blanche, Clémence et Charlotte Et les autres… L'épicier a changé ainsi que le libraire Ceux qu'étaient leur quartier les quittent peu ?? peu En tirant sur la rampe elles ouvrent d'une prière Une enveloppe noire sur un lointain neveu Am??lie, Rosalie, Noémie, Jeanne-Marie Hortense, Blanche, Clémence et Charlotte Et les autres… Alors celles de Paris envient celles de Bretagne Ou celles de Belle-Île ou celles du midi Qui vont voir les bateaux à six heures quand ils rentrent On les trouve belles, on les photographie Celles-là ont un jardin derrière leur maison basse Leurs enfants de la ville reviennent chaque ??té Elles leur font la cuisine, leur laissent toute la place Mais une fois par an on les appelle "Mémé" Il en faudrait si peu pour qu'encore elles chantent Une chanson de Georgius qui fait rire leurs yeux Attendent des visites, chez elle jamais on n'entre Alors restent au buffet les biscuits, le mousseux On les découvre trop tard au bout d'une semaine Leurs voisines sont inquiètes quand l'auto est garée Elles se sont endormies elles n'avaient plus de peine Même la peine c'est la vie, alors pourquoi rester ? Am??lie, Rosalie, Noémie, Jeanne-Marie Suzanne, Marie-Anne, Marie-Jeanne et Charlotte Et les autres… Honorine, Clémentine, Victorine, Valentine, C??cile, Lucile, Odile, oh Mathilde, Clotilde, Lysandre, Cassandre, Odette, Jeannette, Nanette et Charlo-otte Am??lie, Rosalie, Noémie, Jeanne-Marie, Hortense, Blanche, Clémence et Charlotte Et toutes les autres ???       

Du même artiste :

empty heart empty heart Fmaj7, Dm, Am, Gm, F, C7, Am7
La chanson évoque la vie quotidienne de nombreuses grand-mères, mettant en lumière leur routine et les petites choses qui les entourent. Après un café matinal et un léger petit-déjeuner, elles sortent faire leurs courses, portant un cabas rempli de produits simples. Leur existence est marquée par une certaine solitude, représentant un temps où le quartier change, avec des commerçants qui partent et des liens qui se distendent. Elle évoque aussi une nostalgie pour des endroits comme la Bretagne ou le sud de la France, où ces femmes, tout en étant belles et photographiées, attendent des visites de leurs proches. On entrevoit la tendresse délicate entre les générations, et malgré le passage du temps, un soupçon de mélancolie plane sur leur vie, leur faisant parfois sombrer dans le repos éternel, sans que personne ne s'en aperçoive tout de suite. C’est un regard touchant sur l’amour, l’absence et les souvenirs qui forment la vie de ces mémés.