Je suis mortel

Georges Chelon

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J'ai mené depuis que je suis né Un combat sans relâche Au début je n'avais pas idée De l'ampleur de la tâche J'étais jeune et vaillant Insensible au poids du temps Ni violé Ni battu j'ai vécu Une enfance ordinaire Cabossé Déchiré recousu Une blessure de père Toute la vie devant moi Une guitare à mon bras J'étais immortel Je n'avais pas le doute En tant que tel je traçais ma route Quoiqu'il advienne Quoiqu'il en coûte Puis un jour à regret j'ai grillé Ma dernière cigarette mis à l'eau J'ai mangé ce qu'il faut Pour rester jeune et svelte Plus les enfants grandissaient Plus je rapetissais Je notais Dans mon petit carnet De santé les dommages Que mon âge toujours plus avancé M'infligeait au passage Jusqu'au jour où fatalement Je me suis dit en me voyant Je suis mortel Ça ne fait guère de doute En tant que tel je dois suivre la route Quoiqu'il advienne quoiqu'il m'en coûte Je pourrais Comme le font certains Sur le mode esthétique Botoxer raboter succionner Jouer sur mon physique Me tartiner de fond de teint Ça ne servirait à rien Pour le coup soyons fou si jamais Dans les années qui viennent j'apprenais Qu'on pouvait pour de vrai Sans danger sans problème Se faire cryogéniser Et ressusciter Ce s'rait mortel De reprendre la route Quoiqu'à nos âges On puisse avoir des doutes Vu le peu qu'on y gagne Et le prix que ça coûte Alors restons mortels Chers tous chères toutes En tant que tels souhaitons nous bonne route Quoiqu'il advienne et quoiqu'il en coûte

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La chanson évoque le parcours de vie d'une personne qui, au fil des années, réalise la réalité de sa condition humaine : elle est mortelle. Au début, elle se sentait invincible, pleine de rêves et confortée par sa jeunesse. Puis, avec le temps, les blessures et les expériences s'accumulent, et elle prend conscience de la fragilité de l'existence. L'idée de rester éternel, par des moyens artificiels ou esthétiques, semble sans intérêt face à la beauté de vivre pleinement chaque moment, même avec ses imperfections. Dans le contexte moderne, cette réflexion résonne particulièrement avec les préoccupations liées à l'apparence et à la quête de la jeunesse éternelle. Ce message encourage à accepter la mortalité et à apprécier le chemin que nous parcourons, malgré les doutes et les défis. C'est une invitation à vivre authentiquement, en reconnaissance de notre humanité partagée.