Le verger du roi Louis
Georges Brassens
Sur ses larges bras étendus La forêt où s’éveille Flore A des chapelets de pendus Que le matin caresse et dore. Ce bois sombres où le chêne arbore Des grappes de fruits inouis Même chez le Turc et le More C’est le verger du roi Louis. Tous ces pauvres gens morfondus Roulant des pensers qu’on ignore Dans des tourbillons éperdus Votigent palpitants encore. Le soleil levant les dévore. Regardez-les cieux éblouis Danser dans les feux de l’aurore. C’est le verger du roi Louis. Ces pendus du diable entendus Appellent des pendus encore. Tandis qu’aux cieux d’azur tendus Où semble luire un météore. La rosée en l’air s’évapore Un essaim d’oiseaux réjouis Par-dessus leur tête picore. C’est le verger du roi Louis. Envoi : Prince il est un bois que décore Un tas de pendus enfouis Dans le doux feuillage sonore. C’est le verger du roi Louis !