Oui et non

Georges Brassens

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Quand j'ai connu Marie-Louise, E's'débattait dans la mouise, Et moi aussi Alors je lui demandai « Pauvresse, Veux-tu que j'partage ta détresse ? » Elle m'a dit « oui ! ». Quand l'aimant sur une vieille malle, J'm'aperçus qu'son corps était sale Comme un cochon, Je lui demandai : « Ma p'tite poulette, T'arriv'-t'il de faire ta toilette ? » Elle m'a dit « Non ! » Quand je vis que toutes mes douilles, Cell'du crân', des bras et des jambes Etaient garnies, Je lui d'mandai : « Ma p'tite babiole, Viennent-elles de toi ces p'tit'bestioles ?» Elle m'a dit « Oui ! ». Quand après trois jours de folies, Mon ventre trouvant qu'on l'oublie Crénom de nom ! M'fait la leçon. Je demandai à Mnémosyne : «T'arriv'-t-il de faire la cuisine ? » Elle m'a dit « Non ! » Quand, sur  tout mon bel épiderme, J'aperçus des ulcères très fermes, Epanouis, Je lui d'mandai : Ma p'tit'cigale, Est-ce toi qui m'as flanqué la gale ? » Elle m'a dit « Oui ! » Quand j'eus des trous plein mes chaussettes, Plein mes caleçons, plein mes liquettes, Mon pantalon, Je lui d'mandai : « Ma p'tit'pastille, T'arriv'-t-il de t'nir une aiguille ? » Elle m'a dit « Non ! » Un jour qu'un vi-eux fanatique Avait payé sa belle plastique Cinq cents louis, Je lui d'mandai : « Ma p'tit'bohème, Sais-tu toujours combien je t'aime ? » Elle m'a dit « Oui ! » En c'cas, prenons ces dix mill'balles, Faisons-en deux parties égales, Et partageons. Mais de sa voix habituelle, De sa voix troublante et cruelle, Elle m'a dit : « Non ! » Ivre, maîtrisant ma colère Dans des mots qui ne sauraient plaire A vos pur's ouïes, Je demandai à la bégueule : «Sans blaguer, te foutrais-tu d'ma gueule ? » Elle m'a dit « Oui... » Alors, perdant tout'contenance, J'posai mon pétard d'ordonnance Contre son front. Mais, comme ell'paraissait contente, Au moment d'presser la détente Ben, j'ai dit : « Non ! » Tu voudrais bien qu'pour toi, grognasse, Ces gueux de cognes m'envoyassent A Biribi Casser des cailloux sur les routes Et sécher comme une vieill'croûte ! Elle m'a dit « Oui ! » Toi, tu dis « oui », lui répondis-je, Mais moi (j'avoue qu'c'est un prodige), Moi, je dis : « Non ! » Et j'pris congé de sa personne Avec le fier mot de Cambronne, Crénom de nom !

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La chanson raconte l'histoire d'un homme qui partage les vicissitudes de sa vie avec une femme nommée Marie-Louise. Ils traversent ensemble des moments difficiles, mais leur relation est teintée d'une multitude d'interactions cocasses et souvent désenchantées. L'homme lui pose diverses questions sur leur vie commune, et chaque réponse oscille entre un « oui » plein de promesses et un « non » qui dévoile la réalité crue de leur quotidien. Dans ce récit, il y a une véritable dynamique de partage et de désillusion. Alors qu'il est prêt à donner de lui-même et à prendre en charge les désagréments de leur situation, il découvre progressivement que la vie de bohème n'est pas aussi romantique qu'il l'imaginait. Les échanges entre eux illustrent une relation fragile où l'amour coexiste avec les désillusions, rendant la vie devant eux aussi douce que compliquée.