Le mécréant repenti

Georges Brassens

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Ne vous fiez plus à ma glotte Pour crier : "A bas la calotte !" Me voici réduit à néant Chantait un pauvre mécréant. Et sauf en cas de restriction De pénurie, d'inanition Je n'boufferai plus du curé Qui fut mon menu préféré. Parce qu'une espèce de putain De moine, foutre calotin M'a carrément sauvé la vie Certain jour que le diable fit Certain jour que j'étais entré Dans l'antre de ce bon curé Pour faire main basse dessus Le tronc qui me semblait cossu. Mêmes accords que le premier couplet Armé d'un petit bout de bois Soigneusement enduit de poix Je pêchais petit à petit Le contenu du tronc susdit. J'avais déjà pris tout un tas De fausses pièces. Ah ! Les Judas ! Et deux douzaine de boutons De culottes. Ah ! Les faux-jetons ! Même accords que le deuxième couplet Quand une enfant de Marie Salope qui m'avait surpris Ameuta le corps tout entier Des grenouilles de bénitier. Les bigotes et les bigots préparant déjà les fagots Sans rémission voulaient me faire Descendre avant terme aux enfers. Même accords que le premier couplet En entendant tout ce bordel Le curé, sautant de l'autel Accourut me sauver la mise Qui semblait un peu compromise. Il a dit : "Que Dieu lui pardonne Ce qu'il a pris, je le lui donne Et, puisqu'il est pauvre, il s'ensuit Que le tronc des pauvres est à lui." Mêmes accords que le deuxième couplet Et, cela dit, ce ratichon Ce satané fils de cochon Retourna boire avec délice Ce qui restait dans son calice. Et, depuis ces péripéties Moi qui suis athée, Dieu merci ! Je vais parfois ouïr un bout D'la messe à ce vieux marabout. Mêmes accords que le premier couplet Il faudrait voir ce petit air Quand, entre le Pater Noster Et le Je Vous Salue, Marie D'un oeil complice, il me sourit. Quand il fait un signe de croix Il me l'adresse et de surcroît Quand son goupillon lance l'eau Bénite, il me vise, l'salaud ! Mêmes accords que le deuxième couplet Ne vous fiez plus à ma glotte Pour crier : "A bas la calotte !". Quand un corbeau vient à passer On ne m'entend plus croasser. Ne vous fiez plus à ma glotte Pour crier : "A bas la calotte !" Me voici réduit à néant Chantait un pauvre mécréant.

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La chanson raconte l'histoire d'un athée qui, après avoir tenté de voler un tronc d'église, se retrouve sauvée in extremis par un curé. Ce dernier, loin de le dénoncer, lui offre compassion et pardon, affirmant que le contenu du tronc appartient aux pauvres. Cet événement transforme la perception du mécréant envers la foi, lui faisant même apprécier la messe où il entretient une relation complice avec le prêtre. Malgré son passé de rejet des traditions religieuses, il reconnaît l’humanité et la générosité de ceux qu'il méprisait autrefois. La chanson explore ainsi le thème de la rédemption et du changement de cœur à travers des situations comiques et ironique.